Fonds obligataire

Épargne obligataire : Doit-on craindre une hausse des défaillances de paiement par les entreprises ?

Avec l'inflation et la hausse des taux d’intérêt, l’univers européen des obligations à haut rendement a suscité beaucoup d’interrogations. Au cours de ce webinaire du 20 juillet 2023, Olivier Becker (Spécialiste obligataire du groupe CORUM) répond à vos questions les plus fréquentes sur l’épargne obligataire.
 


"C’est une question légitime à deux titres. Premièrement, un rendement ne s'apprécie qu'au regard du risque que l'on prend. Deuxièmement, nous sommes dans une phase de ralentissement économique. 

Pour répondre à cette question, on peut déjà faire un rappel historique : en moyenne les entreprises qui proposent des obligations européennes dites « à haut rendement », nous avons un taux de défaillance de moins de 2 % tous les ans. C’est donc assez faible, en sachant qu’en général, on ne perd pas tout l’argent prêté puisqu’il y a ce qu'on appelle un « taux de recouvrement ». Celui-ci étant d’environ 50 %, on perd donc en moyenne 1 % en cas de défaillance.

Sur cet univers du « haut rendement », sur lequel le risque est un peu plus élevé, notre réponse, c’est que dans cet environnement un peu plus difficile, oui les défaillances vont probablement légèrement augmenter. Toutefois et selon nous, cette hausse ne se fera pas de manière très substantielle. Pourquoi ?

Premier élément, nous avons plutôt de bonnes nouvelles et de bonnes surprises d'un point de vue macroéconomique depuis quelques mois. Rappelez-vous, l’an dernier, nous nous attendions à une récession importante en Europe. Finalement et au fil des trimestres, on se rend compte que les économies résistent mieux que ce à quoi nous nous attendions. Nous sommes finalement dans un scénario d'atterrissage en douceur avec des économies qui résistent bien. On voit par exemple les taux de chômage qui sont toujours très bas.

Deuxième élément, qui est lui lié aux entreprises. Elles ont réussi à continuer de croître malgré ce contexte inflationniste, et à bien protéger leur profitabilité, bien protéger leurs marges. Elles ont ainsi publié des résultats absolument étonnants et solides.

En dépit de cet environnement difficile, nous sommes donc sur des entreprises qui ont su s'adapter et qui ont des liquidités importantes au bilan. Nous ne sommes donc finalement pas dans un scénario catastrophe sur les défaillances. On peut donc répondre qu’il y aura probablement une hausse mais, normalement, pas emballement.

Pour conclure, sur les défaillances de paiement, il faut bien avoir en tête que ce n’est pas un sujet tabou pour nous. Ça peut arriver, mais en général, ce qui est important de comprendre, c'est qu’une entreprise ne fait pas défaut du jour au lendemain. C'est un processus qui est quand même assez lent, car la détérioration est progressive. Prenons un exemple que vous avez pu lire dans la presse ces derniers jours : l'entreprise Casino. Casino est rentré dans une phase de conciliation avec le Tribunal de Commerce de Paris au mois de mai car l’entreprise ne peut plus faire face à l'ampleur de sa dette à cause de la détérioration de ses marges. Mais cette situation, c'est un processus de détérioration qui a commencé depuis 2015. 

Les investisseurs savent depuis longtemps que c’est une entreprise qui ne va pas très bien et donc, typiquement, ça fait des années que les fonds de notre gamme ne contiennent pas d’obligations Casino."

Les produits obligataires distribués par CORUM L'Épargne permettent d’investir sur l’univers européen des obligations à haut rendement et de générer des intérêts potentiels sur les sommes prêtées aux entreprises. Ces obligations à haut rendement présentent un caractère spéculatif comparé aux « obligations d’État » : une recherche d’un rendement plus important en contrepartie d’un risque plus élevé. Ces produits obligataires n’offrent aucune garantie de rendement ou de performance et présentent un risque de perte en capital. Les performances passées ne présagent pas des performances futures. Elles ne sont pas constantes dans le temps car les obligations achetées par les fonds sont soumises aux évolutions et aux aléas des marchés.