Pouvoir d’achat : la désinflation est là… Et si vous transformiez cette respiration des prix en opportunité d’épargne longue ?

Après trois ans d’instabilité, la France connaît enfin un ralentissement significatif de la hausse des prix : l’inflation totale est redescendue à environ 1 % en moyenne annuelle en 2025, contre 2,3% en 2024 (Banque de France, juin 2025), soit une accalmie qui offre aux ménages une vraie « respiration » budgétaire. Mais respirer ne suffit pas : encore faut-il transformer cette accalmie en vraie opportunité d’épargne longue.
Pourquoi parle-t-on de désinflation ?
La « désinflation » désigne la baisse du taux de hausse des prix, et non une baisse des prix eux-mêmes. En effet, lorsqu’il s’agit de baisse des prix, on parle de « déflation ».
En France, par exemple, l’inflation a fortement reflué : l’indice global est estimé à 1 % en juin 2025 contre 2,3% un an auparavant.
Autrement dit : les prix continuent d’augmenter, mais beaucoup moins vite qu’avant.
Pour l’épargnant, il s’agit d’une bonne nouvelle car cela implique moins d’érosion du pouvoir d’achat via les prix. Mais ce n’est pas pour autant une garantie automatique de gain.
La respiration des prix, oui… mais prudence sur le pouvoir d’achat
L’inflation ralentit, c’est indéniable. Après plusieurs années où tout – de l’alimentation à l’énergie – semblait flamber, les prix reprennent enfin leur souffle. C’est ce que l’on appelle la désinflation : les prix continuent d’augmenter, mais à un rythme beaucoup plus modéré.
Mais attention à ne pas confondre désinflation et regain de pouvoir d’achat. Car si les étiquettes de prix bougent moins vite, les salaires, eux, n’ont pas toujours rattrapé la hausse passée.
Selon l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), le pouvoir d’achat par unité de consommation ne progresserait que de +0,3 % en 2025 (OFCE, 2025). C’est une amélioration, certes, mais bien modeste après plusieurs années de tension.
Le pouvoir d’achat par unité de consommation mesure le niveau de vie réel de chaque foyer, en tenant compte du nombre de personnes qui le composent.
Or, plutôt que de la consommer immédiatement, cette respiration pourrait être le bon moment pour rééquilibrer votre budget : revoir votre épargne de précaution, réduire la part laissée sur les livrets faiblement rémunérés, et envisager de remettre en route une épargne longue, celle qui est souvent mise en pause pendant les années de forte inflation.
Ce que cela signifie pour votre stratégie d’épargne
Moins de pression sur la trésorerie immédiate
Quand l’inflation ralentit, votre argent perd moins vite de sa valeur. En clair, chaque euro mis de côté conserve un peu mieux son pouvoir d’achat qu’au cœur de la flambée des prix. Cela redonne un peu de souffle à votre budget du quotidien.
Résultat : vous pouvez maintenir une épargne de précaution plus sereine, sans craindre qu’elle soit aussitôt grignotée par la hausse des prix. Cette « trésorerie utile » doit rester une base : idéalement, l’équivalent de 3 à 6 mois de dépenses courantes. Cette dernière sert à faire face aux urgences, sans avoir à toucher au reste de votre patrimoine.
Mais ce n’est pas une invitation à l’inaction…
La désinflation ne doit pas être synonyme d’attente. Certes, les prix se calment, mais les taux de rémunération des livrets suivent souvent le même mouvement… c’est-à-dire à la baisse. Le Livret A, par exemple, a vu son taux reculer à 1,7 % le 1er août 2025.
C’est donc le moment de réévaluer la part d’épargne “immobile” que vous souhaitez garder. Le but : ne pas tout laisser dormir sur des supports disponibles par habitude, mais remettre en mouvement ce qui peut l’être.
Un moment propice pour relancer l’épargne longue
La désinflation offre un climat plus stable et plus lisible. C’est donc le moment opportun pour penser à nouveau épargne longue : celle que l’on place sur plusieurs années, avec un objectif de rendement supérieur à celui des produits de court terme.
Quand les prix se calment, les taux d’intérêt tendent à se stabiliser et les perspectives deviennent plus prévisibles. Cela crée un environnement propice pour investir avec un horizon plus large : immobilier, obligations, assurance vie diversifiée…
L’idée n’est pas de tout transformer, mais de profiter de cette accalmie pour redonner du sens à son épargne : à quoi sert-elle ? Dans combien de temps en aurez-vous besoin ? Quel niveau de rendement visez-vous ?
Cette période de désinflation agit comme un moment de transition. Tout l’enjeu : sortir de la course à la protection immédiate pour retrouver une vision de long terme.
C’est là que se joue la différence entre une épargne simplement stockée et une épargne réellement construite.
Les bons réflexes pour transformer cette phase en opportunité
Fixez votre horizon de placement
L’un des meilleurs moyens de donner du sens à votre épargne, c’est de savoir dans combien de temps vous souhaitez l’utiliser.
Si vous avez un objectif à 5, 10 ans ou plus, profitez de cette stabilité des prix pour envisager des supports plus diversifiés. Cela ne signifie pas prendre des risques inconsidérés, mais simplement élargir votre horizon pour que votre argent ait le temps de travailler.
Gérez votre trésorerie utile
L’épargne de précaution reste un filet de sécurité indispensable : 3 à 6 mois de dépenses courantes, pas plus.
Au-delà, l’argent laissé sur un livret perd en efficacité, même si les prix augmentent moins vite. Il ne s’agit donc pas de tout transférer, mais de réduire le surplus dormant.
Cette distinction entre « argent disponible » et « argent à faire fructifier » est essentielle : ne pas confondre sécurité et immobilisme.
Explorez au-delà des livrets
Quand les taux des produits réglementés baissent (comme le Livret A à 1,7 %), il devient essentiel de regarder d’autres options.
Certains placements peuvent offrir un couple rendement/risque plus équilibré, surtout si vous disposez d’un horizon de quelques années.
L’idée est de répartir votre épargne entre des supports qui jouent chacun leur rôle : sécurité, rendement, diversification.
Diversifiez intelligemment
La désinflation ne touche pas tous les pays ni tous les secteurs de la même manière.
En diversifiant géographiquement (France, Europe, autres zones internationales) et par type de placements (immobilier, obligations, produits financiers…), vous répartissez les risques et les rendements potentiels.
Diversifier, ce n’est pas disperser son argent : c’est équilibrer pour gagner en solidité.
Agissez sans attendre « le moment parfait »
Enfin, l’attentisme est souvent le plus grand frein à la performance. Attendre « le bon moment » revient souvent à en manquer plusieurs. Aujourd’hui, les taux sont plus lisibles, les prix plus stables : des conditions qui favorisent la mise en place d’une stratégie claire.
Commencez progressivement et avec montants réguliers : cette stratégie est souvent plus efficace que de chercher à tout prévoir.
La désinflation marque un tournant : après des années sous tension, les prix se calment et les budgets respirent enfin. C’est une parenthèse précieuse, qui permet de reprendre la main sur son épargne. Moins de pression au quotidien, plus de visibilité à long terme : tout est réuni pour remettre en mouvement ce qui était resté en attente.
Chez CORUM L’Épargne, cette philosophie s’incarne dans la diversité des solutions proposées : des produits complémentaires pour une épargne équilibrée entre sécurité, rendement et durée. Chacun peut ainsi y trouver sa combinaison, selon son profil et ses objectifs.
Par
Faustine RIOT