Télétravail : vers la fin d’un acquis ? Ce que cela signifie pour le marché des bureaux… et les SCPI

Longtemps perçu comme un acquis post-Covid, le télétravail semble aujourd’hui menacé dans de nombreuses grandes entreprises françaises. Certains salariés vont jusqu’à envisager des grèves pour protester contre une réduction imposée des jours de travail à distance. Mais ce revirement pourrait aussi avoir des conséquences significatives sur l'immobilier de bureaux et redonner des couleurs aux SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) positionnées sur ce segment. Explications.
Télétravail : vers un retour en force du présentiel ?
Venu tout droit des Etats-Unis, et plus exactement de grandes entreprises comme Google ou Amazon ayant décidé de faire revenir en masse leurs salariés, le sujet agite l’actualité française récente.
Pour preuve, à la Société Générale, l’annonce d’une réduction des jours de télétravail à seulement un jour par semaine (contre deux à trois auparavant) a provoqué un véritable tollé. Une intersyndicale (CGT, CFTC, CFDT) a même appelé à la grève le 27 juin 2025, dénonçant une décision unilatérale de la direction, qualifiée de « plan social déguisé » (RMC). (1)
Même son de cloche chez Iliad (maison mère de Free), où un projet de nouvelle charte interne a vu le jour, limitant le télétravail à 6 jours par mois, sans possibilité de les cumuler. Là encore, un préavis de grève a été déposé par plusieurs syndicats (FO, Printemps écologique). (2)
Si la France avait d’abord été plutôt favorable au télétravail, ces exemples traduisent une volonté de reprise en main managériale, motivée par des enjeux de productivité, de culture d’entreprise… et, plus simplement, par l’envie de réoccuper des bureaux vides.
Le marché des bureaux : encore sous pression… mais en mutation
Des millions de mètres carrés vacants
Le recul du télétravail pourrait changer la donne pour le secteur immobilier de bureaux. Selon l’étude d'ImmoStat (3) du 4 juillet 2025, l’offre de bureaux disponibles s’élevait à 5,992 millions de m², un chiffre en hausse continue depuis le premier trimestre 2020.
Certaines zones « critiques », comme la Première Couronne d’Île-de-France, afficheraient même des taux encore plus élevés, dépassant parfois 15 à 30 %. (4)
Une demande placée à la traîne, mais des signaux positifs
Pour l’heure, la demande placée de bureau (surface totale louée) reste faible : 419 200 m² au T1 2025, en baisse de 6 % par rapport à 2024 et de 20 % par rapport à la moyenne des dix dernières années. (5) Cependant, la forte diminution du télétravail pourrait bien changer les choses.
De plus, notons que les surfaces intermédiaires (1 000 à 5 000 m²) progressent de +27 % (4), ce qui pourrait aussi traduire une recomposition progressive de la demande.
Les bureaux : des leviers potentiels de performance dans des SCPI diversifiées
Un contexte de retournement à anticiper
Si les bureaux redeviennent centraux dans la stratégie des entreprises, les SCPI positionnées sur ce type d’immeubles pourraient bénéficier d’un effet d’aubaine. C’est d’ailleurs précisément ce en quoi le groupe CORUM a toujours cru, ne se détournant jamais des bureaux, même en pleine crise du COVID, alors que de nombreux autres acteurs du secteur s’empressaient de changer de cap.
La vacance élevée des dernières années a permis des opérations d’achat à prix décotés, et le retour progressif des salariés en présentiel pourrait entraîner :
- Une revalorisation des loyers,
- Une réduction de la vacance locative,
- Et donc une hausse potentielle des performances pour les porteurs de parts.
Des opportunités ciblées à saisir
Rappelons néanmoins que toutes les zones ne se valent pas :
- D’un côté, des bureaux flexibles, adaptés aux nouvelles attentes, avec de nombreux services et efficaces énergétiquement pourraient réattirer des locataires qualifiés et représenter de belles opportunités pour les SCPI. Or, rappelons-le, la valeur d’un immeuble repose avant tout sur les locataires qui l’occupent.
- De l’autre, des bureaux trop excentrés, dont les usages seraient désormais jugés dépassés et très énergivores pourraient malgré tout rester vacants.
Si ce contexte peut présenter de réelles opportunités à moyen terme, il convient de rappeler que l’investissement en SCPI présente des risques :
- Les revenus ne sont pas garantis et peuvent varier à la hausse comme à la baisse ;
- L’épargne investie n’est pas garantie non plus et sa valeur peut fluctuer en fonction du marché immobilier.
Le mouvement actuel de retrait du télétravail, bien qu’encore limité, envoie un signal clair : les entreprises veulent réinvestir leurs bureaux. Pour les SCPI, cela signifie que l’horizon se dégage. Si cette tendance se confirme, nous pourrions assister à une revalorisation progressive du patrimoine immobilier tertiaire, avec à la clé des opportunités d’investissement ciblées pour les épargnants.
Chez CORUM L’Épargne, nous suivons ces évolutions de près afin de proposer des solutions toujours alignées avec les cycles du marché.
(1) BFM – 27/06/2025 - https://rmc.bfmtv.com/actualites/economie/travail/grande-greve-a-la-societe-generale-pour-le-maintien-de-2-3-jours-de-teletravail-c-est-un-plan-social-deguise_AV-202506270314.html
(2) 30/06/2025 - https://librejugement.org/2025/06/pas-touche-au-teletravail/
(3) ImmoStat – 04 juillet 2025 - https://www.immostat.com/infos-marches/
(4) Etude Immprove – T1 2025 - https://www.immprove.fr/actualites/etude-idf-bureaux-t1-2025/
(5) ImmoStat – T1 2025 - https://www.immostat.com/resultats-immostat-pour-le-t1-2025/
Acheter des parts de SCPI CORUM est un investissement immobilier. Comme tout placement immobilier, il s’agit d’un investissement long terme dont la liquidité est limitée. Nous vous recommandons une durée de placement de 10 ans. Contrairement au livret A par exemple, ce placement comporte des risques. Il existe tout d’abord un risque de perte en capital. De plus, les revenus ne sont pas garantis et dépendront de l’évolution du marché immobilier et du cours des devises. Nous précisons que CORUM Asset Management ne garantit pas le rachat de vos parts. Enfin, comme pour tout placement, les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Par
Faustine RIOT