SCPI

La mutualisation des risques en SCPI

Temps de lecture: 8 minutes

En bref :

La mutualisation des risques en SCPI permet aux investisseurs de profiter de l’immobilier tout en limitant l’impact des aléas du marché sur leur capital. Ce principe repose sur la répartition des biens immobiliers, des locataires et des secteurs, offrant ainsi une meilleure stabilité des revenus. Voici les principaux avantages des SCPI :

  • Accéder à un portefeuille diversifié d’actifs immobiliers (bureaux, commerces, logements locatifs) avec un montant de souscription adapté à son budget
  • Réduire le risque grâce à la répartition géographique et sectorielle des biens et des locataires
  • Profiter d’une gestion professionnelle déléguée à une société agréée, sans contraintes liées à la gestion locative, en contrepartie de frais
  • Possibilité de percevoir des revenus réguliers (non garantis) issus de plusieurs sources locatives
  • Intégrer ce placement dans une stratégie patrimoniale de long terme

Les SCPI permettent de bénéficier d’une mutualisation partiellement protectrice, tout en restant conscient des risques de perte en capital, de rendements variables et de liquidité limitée.

La mutualisation des risques en SCPI est un principe clé pour comprendre ce placement collectif en immobilier. En achetant des parts de sociétés spécialisées, les investisseurs accèdent à un portefeuille de biens immobiliers diversifiés, répartis entre bureaux, commerces, logements locatifs ou autres. Ce type d’investissement vise à combiner rendement et gestion professionnelle, tout en répartissant les risques sur plusieurs locataires, secteurs et zones géographiques. C’est ce que l’on appelle la mutualisation.

-

2. Rappel du fonctionnement global des SCPI

Une SCPI, ou société civile de placement immobilier, est une société qui collecte du capital auprès de nombreux investisseurs pour acquérir et gérer un portefeuille de biens immobiliers variés. Ces actifs peuvent être des bureaux, des commerces, des locaux d’activités ou encore des biens du secteur résidentiel. L’objectif ? Permettre à chaque investisseur d’accéder à l’immobilier sans avoir à gérer directement les biens et éventuellement sans apport. Cette forme d’épargne immobilière accessible donne ainsi la possibilité de détenir des parts, représentant une fraction du patrimoine global de la société.

Le fonctionnement repose sur un principe simple : la société de gestion, agréée par l’AMF, utilise les montants de la souscription pour procéder à l’acquisition d’immeubles, les louer à différents locataires, percevoir les loyers et les redistribuer sous forme de revenus potentiels aux investisseurs. La gestion professionnelle englobe la recherche de locataires, le suivi des contrats, la maintenance, et la revente éventuelle d’actifs en fonction de la stratégie adoptée.

Ce placement collectif permet de mutualiser les risques liés à un investissement immobilier. En possédant une fraction d’un ensemble diversifié de biens, l’investisseur ne dépend pas uniquement des performances d’un seul bien immobilier. Le rendement peut ainsi être plus régulier que dans le cas d’un investissement direct, même si aucun revenu n’est garanti.

La SCPI offre alors des avantages multiples, tels qu’une diversification sectorielle et géographique, une gestion déléguée, et la possibilité d’investir dans des placements qui peuvent être décorrélé des marchés financiers. Toutefois, comme pour tout placement immobilier, il existe un risque de perte en capital, une liquidité limitée et une dépendance au marché et aux taux du crédit. C’est pourquoi la compréhension de son fonctionnement est essentielle avant toute souscription.

3. Pourquoi parler de mutualisation des risques ?

La mutualisation des risques est l’un des principes fondamentaux qui distingue la SCPI des autres placements immobiliers. Dans une SCPI, le capital apporté par de nombreux investisseurs permet à la société de gestion d’acquérir un portefeuille varié d’actifs immobiliers. Ces biens peuvent comprendre des bureaux, des commerces, des locaux d’activités ou des biens d’habitation, répartis sur plusieurs zones géographiques et secteurs économiques. Cette diversification contribue à limiter l’impact d’un seul événement négatif sur l’ensemble de l’investissement.

Dans un investissement immobilier direct, par exemple l’achat d’un appartement ou d’un parking, le risque est concentré : un seul bien, un seul locataire, un seul marché local. Si le locataire part ou que le marché immobilier local se dégrade, les revenus peuvent chuter brutalement. En revanche, dans une SCPI, les loyers proviennent de plusieurs locataires et de différentes typologies de biens. Ainsi, une baisse temporaire des performances d’un actif ou d’un secteur est compensée par les autres.

Pour l’investisseur, cet effet de mutualisation présente un avantage majeur : la réduction de l’exposition à une défaillance unique. Même si le risque ne disparaît pas, il est mieux réparti, ce qui peut offrir un rendement plus stable sur le long terme.

4. Les mécanismes concrets de mutualisation

La mutualisation des risques en SCPI repose sur plusieurs leviers concrets qui permettent de mieux répartir le risque et de rendre ce type de placement plus stable dans le temps.

La diversification géographique et sectorielle

Une SCPI peut investir dans différents secteurs immobiliers : bureaux, commerces, logistique, santé, résidentiel… Elle peut aussi répartir ses actifs sur plusieurs villes, régions ou même pays. Cette diversification géographique et sectorielle réduit l’impact qu’un marché local en difficulté pourrait avoir sur les revenus. Par exemple, si le secteur des bureaux connaît une baisse de la demande dans une région, les loyers issus des commerces ou d’autres actifs situés ailleurs pourront compenser la baisse. Cette stratégie peut offrir aux investisseurs différentes sources de revenus, issues de marchés immobiliers variés.

Le nombre de biens et locataires

La force d’une SCPI réside souvent dans le volume de biens immobiliers détenus et le nombre de locataires différents. Certaines sociétés gèrent plusieurs centaines de biens immobiliers et travaillent avec des dizaines, voire des centaines, de locataires. Cela dilue fortement le risque locatif : la vacance ou l’impayé d’un seul locataire a ainsi un effet limité sur l’ensemble du rendement. Le taux d’occupation global du portefeuille devient ainsi un indicateur clé à surveiller, car il reflète directement la régularité des loyers encaissés.

Une gestion déléguée professionnelle

Dans une SCPI, la société de gestion agréée par l’AMF prend en charge la totalité de la gestion des actifs : l’acquisition de nouveaux biens, la sélection des locataires, la négociation des baux, le suivi locatif, les travaux d’entretien, la revente éventuelle des immeubles... Pour l’investisseur, cela revient à profiter de l’immobilier sans gestion, tout en bénéficiant de l’expertise de professionnels qui optimisent la stratégie du placement. De plus, ce mode de fonctionnement permet également de mutualiser les coûts de gestion et d’assurance entre tous les investisseurs.

5. Rappel des risques des SCPI

Même si la mutualisation permet de réduire certains risques, une SCPI reste un investissement immobilier avec ses propres limites. Avant toute souscription, il est essentiel que chaque investisseur comprenne clairement ces points, afin d’intégrer ce placement dans une stratégie patrimoniale réfléchie.

Des revenus non garantis et rendements variables

Les revenus issus des loyers ne sont jamais garantis. Le taux d’occupation des immeubles peut varier en fonction de la conjoncture du marché immobilier ou d’événements spécifiques, comme le départ d’un locataire important. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures, et le rendement peut baisser si la société de gestion doit faire face à une vacance locative prolongée, à une baisse des loyers ou à des travaux imprévus.

La perte en capital

Le prix des parts peut évoluer à la hausse comme à la baisse, en fonction de la valeur des actifs détenus par la SCPI. En cas de revente, l’investisseur peut donc récupérer un montant inférieur à son investissement initial, ce qui entraîne une perte en capital. Même si la diversification sectorielle et géographique limite l’effet d’une baisse sur un actif précis, elle ne protège pas totalement contre une baisse globale du marché.

Une liquidité limitée

Contrairement à certains placements financiers, la liquidité d’une SCPI n’est pas instantanée. Pour revendre ses parts, un investisseur doit trouver un acheteur, ou attendre qu’il y ait une demande suffisante au sein de la société. Les SCPI à capital variable offrent généralement une meilleure liquidité que celles à capital fixe, mais cela reste un placement à envisager sur le long terme.

Le risque de change

Certaines SCPI investissent à l’étranger. Dans ce cas, les loyers perçus peuvent être affectés par l’évolution du taux de change. Par ailleurs, comme pour tout investissement, les conditions économiques générales (taux d’intérêt, évolution du crédit, situation du marché immobilier, réglementation) peuvent influencer directement la valeur du patrimoine et le rendement.

6. Quelques conseils pratiques

Investir dans une SCPI peut constituer un placement intéressant, à condition de bien comprendre son fonctionnement et ses risques. Pour l’investisseur, quelques règles simples permettent d’aborder ce type d’investissement immobilier de façon plus réfléchie.

L’horizon de placement recommandé

Une SCPI est conçue pour être conservée sur le long terme. L’horizon conseillé est généralement de 8 à 10 ans minimum, ce qui permet d’amortir les frais d’acquisition, de profiter pleinement de la diversification des actifs immobiliers et de lisser les éventuelles variations du marché. Plus l’investissement est envisagé sur une durée longue, plus les loyers et les éventuels effets de revalorisation du prix des parts peuvent compenser les aléas.

Privilégier la diversification

Pour limiter le risque, il est recommandé de choisir des SCPI diversifiées à la fois géographiquement et sectoriellement. Un portefeuille bien réparti entre bureaux, commerces et autres actifs locatifs permet de réduire l’impact d’un secteur ou d’une zone en difficulté. Certains investisseurs choisissent même de combiner plusieurs SCPI afin de renforcer la mutualisation et de bénéficier de différentes stratégies de gestion.

Vérifier les indicateurs clés de la SCPI

Avant toute souscription, il est essentiel de se renseigner sur l’historique de rendement, le taux d’occupation financier, la régularité des revenus locatifs, la qualité des locataires et la politique de distribution de la société de gestion. Le montant des frais d’entrée et de gestion, ainsi que la fiscalité applicable aux revenus et aux plus-values, doivent être intégrés dans le calcul de la rentabilité nette.

Choisir le type de capital et la stratégie

Les SCPI à capital variable offrent généralement plus de liquidité que les SCPI à capital fixe, ce qui peut être un avantage pour un investisseur recherchant plus de souplesse. Selon ses objectifs, l’épargnant pourra s’orienter vers des SCPI axées sur le rendement, la valorisation du patrimoine, ou encore l’optimisation fiscale.

Intégrer la SCPI dans une vision globale

Une SCPI peut être un moyen intéressant d’accéder à l’immobilier sans gestion, pour percevoir des revenus réguliers potentiels.  Mais il est important d’intégrer ce placement dans une stratégie patrimoniale globale. Les SCPI ne doivent pas représenter la totalité de l’épargne.

La mutualisation des risques en SCPI offre aux investisseurs un moyen efficace d’accéder à l’immobilier tout en répartissant leur capital sur un large portefeuille de biens et de locataires. Ce placement peut générer des revenus et participer à la valorisation d’un patrimoine, mais il doit être envisagé sur le long terme, avec une stratégie claire et une bonne compréhension des risques.

Découvrez les performances 2024 des produits de la gamme CORUM L'Epargne
En savoir plus