SCPI

La rémunération des SCPI

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En bref

Comprendre comment une SCPI fonctionne et se rémunère permet de mieux saisir ce que coûte réellement ce placement et comment son rendement se construit au fil du temps.

  • Une SCPI tire d’abord ses revenus des loyers versés par les occupants de ses immeubles, ce qui constitue la base financière du placement.
  • Elle peut aussi vendre certains actifs immobiliers pour réaliser des plus-values, utiles au rééquilibrage du patrimoine, mais soumises au risque de perte.
  • La société de gestion perçoit quant à elle des frais liés à l’administration du patrimoine , au suivi locatif, aux travaux ou aux arbitrages, ce qui réduit mécaniquement le revenu distribuable.
  • Des frais de souscription ou de retrait peuvent aussi s’appliquer lors de l’achat ou de la revente de parts.
  • Ces mécanismes influencent le rendement net, la liquidité et les risques supportés par les épargnants, qui doivent analyser le placement avec une vision à long terme et adaptée à leurs objectifs.

Le présent guide cherche à expliquer comment une SCPI se rémunère elle-même, et non comment l’investisseur touche ses revenus. L’objectif ? Vous éclairer sur les frais, les leviers de gestion et les sources de revenus d’une société de gestion de SCPI.

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2. Les sources de revenus de la SCPI

Cette partie présente comment une SCPI génère des revenus afin d’assurer sa gestion, maintenir son patrimoine et poursuivre ses objectifs d’investissement. Si ces éléments structurent le rendement potentiel pour les épargnants, ils ne constituent toutefois pas la rémunération que la société de gestion de la SCPI se verse. Cette partie relève plutôt des frais. Mais nous y reviendrons dans un second temps.

Loyers et revenus locatifs

Les SCPI reposent d’abord sur des revenus locatifs issus d’immeubles situés en France, en Europe ou même au-delà. Ces biens peuvent être des bureaux, des commerces, des entrepôts ou d’autres actifs immobiliers.

Lorsqu’une SCPI procède à l’achat d’un immeuble, elle vise à percevoir des loyers afin d’alimenter la distribution future aux épargnants. Ces loyers constituent généralement la base du revenu de la SCPI.

À partir de ce montant brut, la société applique divers prélèvements liés à la gestion : charges, travaux, impayés, vacance locative ou dépenses locatives spécifiques.

La qualité du patrimoine, le type de locataires, la durée des baux et la situation du marché immobilier influencent directement ce revenu. Ainsi, un taux d’occupation élevé peut améliorer la stabilité du rendement, mais la présence de risques locatifs reste inévitable. Les performances peuvent ainsi varier d’une année à l’autre selon la conjoncture immobilière et du marché.

Plus-values immobilières et cessions d’immeubles

Au-delà des loyers, les SCPI peuvent vendre certains biens immobiliers. Lorsqu’un immeuble est cédé avec une plus-value , ce gain peut contribuer au résultat global.

Ce type d’opération s’inscrit dans la gestion de long terme du patrimoine : redéploiement vers d’autres immeubles, adaptation à l’évolution du marché ou recherche d’une meilleure diversification… Ces arbitrages présentent toutefois un risque : la valeur d’un immeuble peut diminuer, ce qui entraînerait une perte. Les SCPI cherchent donc à trouver un équilibre entre stabilité locative et opportunités de cessions.

La fréquence de ces opérations varie selon la stratégie de placement, la politique de gestion et la capitalisation atteinte par la SCPI. Il s’agit d’une source de revenus plus irrégulière que les loyers , mais qui peut jouer un rôle dans le maintien du rendement global ou dans la restructuration du patrimoine immobilier.

Autres revenus éventuels

De manière plus marginale, une SCPI peut percevoir des revenus financiers liés à sa trésorerie ou à des placements temporaires. Ces montants restent souvent modestes par rapport aux loyers mais contribuent à l’équilibre global du produit.

Certaines SCPI tirent également des effets positifs d’économies d’échelle ou d’optimisations internes liées à la gestion. Dans certains cas, la revalorisation du patrimoine, issue des expertises immobilières annuelles, reflète l’évolution du marché mais ne constitue pas un revenu directement distribué. Elle peut toutefois jouer un rôle sur le prix, la liquidité et la solidité du placement immobilier à long terme.

3. Les mécanismes de rémunération de la société de gestion et de la SCPI

La société de gestion d’une SCPI assure son fonctionnement et sa pérennité principalement grâce aux différents frais qu’elle prélève sur le placement. Ces frais constituent la source de rémunération qui permet à la société de financer l’administration, la gestion et le suivi des biens immobiliers pour le compte des investisseurs.

Frais de gestion ou commission de gestion

La SCPI applique des frais de gestion destinés à financer l’administration quotidienne du patrimoine immobilier , le suivi des locataires, la mise en conformité des immeubles et l’ensemble des actions nécessaires au maintien de la qualité des actifs.

Ces frais sont prélevés sur les loyers encaissés et influencent directement le montant de la distribution destinée aux épargnants. Ils reflètent la charge de travail liée à la gestion immobilière : coordination des travaux, surveillance des risques, pilotage du taux d’occupation, analyse du marché, application des règles de fiscalité ou encore adaptation aux évolutions de l’investissement en Europe.

Une SCPI dont le capital et la capitalisation grandissent peut parfois mutualiser ces coûts, mais le montant reste variable selon les stratégies et le type d’actifs détenus. 
Comprendre ces frais est important pour tout investisseur, car ils influencent à la fois le rendement à long terme et la stabilité du placement.

Frais de souscription, frais d’entrée et frais de retrait

Lors de l’achat de parts, la SCPI peut appliquer des frais de souscription destinés à couvrir les coûts commerciaux, administratifs ou opérationnels liés à la collecte de capital. Ces frais peuvent également jouer un rôle dans le maintien de la stabilité du prix des parts.

Certaines SCPI proposent un modèle sans frais d’entrée, mais appliquent alors d’autres frais ailleurs, comme par exemple des frais de retrait lorsque l’investisseur revend ses parts.

Dans tous les cas, ces mécanismes ont un impact sur le rendement net, la liquidité et le risque associé au placement. Ils doivent donc être compris avant toute décision d’investissement, notamment lorsqu’on compare la différence entre une SCPI et une OPCI, qui n’appliquent pas les mêmes règles de fonctionnement ou de valorisation.

Frais d’arbitrage et frais liés aux travaux

Lorsqu’un immeuble est vendu, la SCPI peut appliquer des frais d’arbitrage . Ces frais rémunèrent la société pour le travail lié à la mise en vente, à l’acquisition de nouveaux actifs ou à la restructuration du patrimoine. Ils dépendent des conditions de marché, des opportunités disponibles, du niveau de risque immobilier et de la stratégie long terme.

Des frais peuvent aussi apparaître lorsque des travaux importants sont réalisés : restructuration, rénovation énergétique, mise aux normes, amélioration des performances locatives ou adaptation aux obligations réglementaires.

Ces opérations influencent parfois la valeur du capital, le rendement, les revenus futurs et les risques supportés par les investisseurs. Elles visent à maintenir la qualité du placement dans un marché où les bureaux et autres biens immobiliers évoluent constamment.

Autres rémunérations ou marges implicites

Une SCPI peut aussi tirer parti d’optimisations internes comme les économies d’échelle , la mutualisation des dépenses ou la valorisation progressive de son patrimoine grâce aux expertises annuelles. En l’occurrence, lorsque les biens prennent de la valeur, cela peut influencer le prix des parts de SCPI, même si cela ne constitue pas un revenu directement versé.

4. Impact pour l’épargnant et équilibre rendement / frais

Comment cela se traduit pour l’investisseur ?

Les revenus distribués aux investisseurs proviennent avant tout des loyers locatifs perçus sur les immeubles détenus par la SCPI. Toutefois, avant leur distribution, la société applique divers frais liés à la gestion, aux travaux, à la vacance locative ou aux impayés. Ces coûts influencent directement le montant final versé et peuvent faire varier les performances selon les années.

Le rendement affiché dépend donc de nombreux éléments :

  • La qualité des actifs immobiliers,
  • Le taux d’occupation,
  • Le niveau des charges,
  • Les conditions du marché,
  • La stratégie d’acquisition menée par la société…

L’investisseur doit garder en tête que la valeur du capital peut évoluer et que la gestion, même bien maîtrisée, ne supprime pas les risques immobiliers. Une variation du prix ou du revenu est notamment possible lorsque le marché montre des signes de ralentissement ou de hausse des coûts d’exploitation.

Pour les épargnants, il est essentiel de comparer plusieurs produits avant de souscrire. Néanmoins, comme les parts de SCPI s’inscrivent dans une logique de long terme, et que chaque année peut présenter une évolution différente, positive ou négative, il est judicieux de regarder les performances des SCPI dans la durée.

Rendement potentiel vs risques

Investir dans une SCPI offre des avantages comme la diversification, l’accès à des biens immobiliers professionnels dans différents secteurs, la mutualisation des loyers, le suivi par une société spécialisée ou encore la possibilité d’un revenu régulier.

Cependant, l’épargne foncière n’est pas exempte de risques : vacance locative, baisse possible du prix des parts, évolution défavorable du marché immobilier, perte potentielle en cas de cession d’un immeuble, hausse des charges ou modification de la fiscalité. En période complexe, la rentabilité peut être mise sous pression, car les frais de gestion et les coûts d’exploitation demeurent alors que les revenus locatifs peuvent se contracter.

Un investisseur doit donc adopter une analyse équilibrée et comprendre que les performances passées ne préjugent pas de l’avenir. La SCPI peut être intégrée dans un patrimoine diversifié, mais elle ne doit pas représenter une part disproportionnée du capital.

L’objectif est de construire un placement adapté à ses besoins, en tenant compte à la fois du rendement espéré et du risque de perte potentiel.