Le cas des biens communs en assurance vie

Pour résumer

L'assurance vie est une composante majeure de l'épargne en France, y compris pour les couples mariés. Mais quel est son impact sur les biens communs ?

  • Si l'assurance vie est alimentée par des fonds communs, elle est considérée comme un bien commun. Cependant, une clause de réemploi peut protéger les fonds propres ;
  • La nature des fonds (communs ou propres) détermine qui détient des droits sur l'assurance vie et dans quelle mesure.

Attention : mélanger fonds propres et communs sans précautions sur une assurance vie peut entraîner des conflits lors d'un divorce ou d'une succession !

  • Les conséquences de la dissolution du mariage : en cas de divorce ou de décès, les fonds de l'assurance vie financés par des biens communs doivent être partagés.

L'assurance vie est un outil de prévoyance privilégié, représentant une part significative de l'épargne des Français. Cependant, il s'agit aussi d'un placement souvent jugé complexe. Or, cela s'avère d'autant plus vrai lorsque cela concerne des couples mariés, en particulier sous le régime de la communauté réduite aux acquêts. En effet, bien qu'il s'agisse du régime légal de mariage en France, celui-ci n'est pas sans conséquence…

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Comment fonctionne le régime matrimonial de la communauté réduite aux acquêts ?

Le régime matrimonial de la communauté réduite aux acquêts est le régime légal par défaut en France. Autrement dit, il s’applique pour tous les couples mariés sans contrat de mariage.

Selon ce régime, tous les biens acquis après le mariage sont considérés comme des biens communs, tandis que les biens détenus individuellement avant l'union restent des biens propres. Les revenus générés par le travail ou les investissements pendant le mariage sont donc également communs. En réalité, seuls les héritages et les donations reçus par un époux, même pendant le mariage, demeurent des biens propres. Or, il s'agit là d'une distinction essentielle pour la gestion du patrimoine du couple, notamment lors de la liquidation du régime matrimonial, c'est-à-dire en cas de divorce ou de succession.

 

Lien entre régime matrimonial de la communauté réduite aux acquêts et assurance vie

Même si cela ne paraît pas d'emblée évident, le régime matrimonial de la communauté réduite aux acquêts a des conséquences directes sur la gestion de l'assurance vie… Explications.

Lorsqu'un contrat d'assurance vie est financé avec des fonds communs, il est considéré comme un bien commun. En revanche, si les primes sont payées avec des fonds propres, provenant par exemple d'une donation, il est important d'utiliser une clause de réemploi. Celle-ci permet de tracer et de protéger les fonds propres de l'époux. Sans elle, même si l'argent investi dans l'assurance vie émane d'une donation, les fonds deviennent systématiquement communs lorsqu'ils sont versés sur l'assurance vie.

En d'autres termes, la classification des fonds et l'usage ou non d'une clause de réemploi ont un impact direct sur la répartition des actifs en cas de séparation ou de décès. Le régime matrimonial et les choix faits par les époux influencent donc directement la part de chacun dans le contrat d'assurance vie.

 

La classification des fonds selon l'origine des primes d'assurance

La classification d'un contrat d'assurance vie est déterminée par la nature des primes versées - fonds propres ou fonds communs.

Si les versements sont tous issus de revenus communs (par exemple, les salaires gagnés pendant le mariage), le contrat est considéré comme un bien commun. En revanche, si les primes proviennent de fonds propres (par exemple, un héritage avec une clause de réemploi), le contrat peut être désigné comme bien propre.

Cette distinction permet de savoir clairement qui, entre les époux, détient des droits sur le contrat, et surtout dans quelle mesure.

 

Gestion des fonds propres et communs dans l'assurance vie : quels sont les risques ?

Une mauvaise gestion des fonds propres et communs dans un contrat d'assurance vie peut être lourde de conséquences… Lorsque les fonds propres (comme un héritage) et les fonds communs (comme les revenus du travail) sont mélangés, cela peut créer des ambiguïtés quant à la propriété du contrat. Or, en cas de divorce ou de succession, cela peut mener à de coûteux litiges et des situations extrêmement complexes ou conflictuelles.

Pour éviter ces risques, il est crucial de maintenir une séparation claire entre les fonds propres et communs, et de documenter précisément l'origine des primes. La clause de réemploi est donc une alliée imparable pour vous aider à tracer les fonds propres. Sans elle, les époux peuvent parfois se retrouver dans des situations où ils sont contraints de partager ou céder une part plus importante que prévu de leur contrat d'assurance vie. Pour ne pas affecter votre planification financière et patrimoniale, une gestion prudente et parfaitement informée s’impose !

> Découvrez tout sur les répercussions d'un divorce sur l'assurance vie.

 

La dissolution de la communauté et l'impact sur les biens communs de l'assurance vie

Vous l'aurez compris, sous le régime de la communauté réduite aux acquêts, la dissolution de la communauté, que ce soit par divorce ou décès, a un impact significatif sur les biens communs du contrat.

Lorsqu'une assurance vie est financée avec des fonds communs, celle-ci est considérée comme un bien commun du couple. En cas de divorce, la valeur de rachat est donc partagée équitablement entre les deux époux. De même, en cas de décès, les fonds entrent dans la succession et sont repartis conformément aux dispositions testamentaires ou à la loi. Or, si le bénéficiaire de l'assurance vie n'est pas le conjoint survivant, cela peut entraîner d'importantes obligations de compensation ou de récompense au sein de la communauté.

Avant d'intégrer des biens propres dans une assurance vie, pensez-y et effectuez les démarches adéquates !

Pour tous les couples mariés appartenant au régime de la communauté réduite aux acquêts, il est crucial de comprendre l'interaction entre leur régime matrimonial et leur contrat d'assurance vie. En effet, les conséquences pécuniaires peuvent être significatives et se répercuter directement sur la planification patrimoniale des époux. Dans certains cas, une mauvaise compréhension peut conduire des conflits ou des litiges, notamment en cas de dissolution de la communauté. Avant de vous engager, prenez le temps de bien vous familiariser avec ces règles ou de demander de plus amples informations à un professionnel. Celui-ci vous expliquera clairement les implications légales et financières de votre régime matrimonial, et ce qu'il advient des biens communs de l'assurance vie.

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