SCPI

SCPI : l’usufruit

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En bref :

L’usufruit de parts de SCPI est une manière particulière d’investir dans l’immobilier collectif. Ce mécanisme permet de percevoir des revenus pendant une durée temporaire, en contrepartie d’un capital qui disparaît au terme. Toutefois, rappelons que le démembrement s’adresse à des profils précis et doit être bien compris avant toute décision :

  • L’usufruitier achète ses parts avec une décote sur le prix de la pleine propriété.
  • Pendant la période définie, il perçoit les loyers potentiels et revenus (non garantis) générés par la SCPI.
  • À l’échéance, l’usufruit s’éteint : aucun capital n’est récupéré.
  • Les personnes physiques peuvent l’utiliser comme placement temporaire pour compléter un revenu.
  • Les risques existent : revenus non garantis, liquidité limitée, fiscalité imposable.
  • Ce placement doit s’inscrire dans une stratégie patrimoniale claire et adaptée.

L’usufruit de parts de SCPI est une formule d’investissement immobilier particulière qui repose sur le principe du démembrement. L’usufruitier acquiert le droit de percevoir les loyers pendant une durée temporaire, sans devenir propriétaire au terme. Ce placement, qui peut séduire aussi bien une société qu’une personne physique, présente des avantages potentiels mais aussi des risques réels. Explications.

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2. Qu’est-ce que l’usufruit de parts de SCPI ?

L’usufruit de parts de SCPI est une forme particulière d’investissement qui repose sur le principe du démembrement. Lorsqu’un investisseur procède à l’achat d’usufruit, il devient usufruitier et bénéficie du droit de percevoir les loyers et autres revenus potentiels générés par la société de gestion immobilière pendant une période déterminée. La durée est fixée dès le départ et correspond à un placement temporaire, qui s’éteint automatiquement au terme.

Contrairement à la pleine propriété, l’usufruit ne donne pas droit à la valeur finale des parts : l’investisseur ne récupère donc pas de capital une fois la période écoulée. Cette caractéristique distingue clairement l’usufruit de la nue-propriété, où le gain est reporté à plus tard.

Pour mieux comprendre, faisons un comparatif. Imaginez un arbre fruitier dans un verger.

  • L’usufruitier récolte les fruits : il est la personne ou la société qui, pendant une période déterminée, a le droit de cueillir tous les fruits produits par l’arbre. Chaque saison, l’usufruitier ramasse pommes, poires ou cerises – ce sont les loyers et revenus générés par la SCPI pendant la durée de l’usufruit. Mais attention : jamais l’usufruitier ne devient propriétaire de l’arbre lui-même. L’arbre ne lui appartient pas, il n’en possède que les récoltes temporaires.
  • Le nu-propriétaire, c’est celui ou celle qui possède l’arbre en entier, mais qui ne peut pas en récolter les fruits tant que l’usufruit n’est pas terminé. Le nu-propriétaire attend patiemment que la période convenue prenne fin. Pendant tout ce temps, l’arbre reste à lui, mais les fruits sont réservés à l’usufruitier.
  • Quand la durée d’usufruit s’achève, l’usufruitier perd le droit de cueillir les fruits : il repart les mains vides, sans arbre ni récolte future. Mais il a pu profiter de tous les fruits pendant la période convenue. Le nu-propriétaire, lui, récupère la pleine propriété : il retrouve l’usage de son arbre, peut à nouveau récolter tous les fruits et dispose de l’arbre pour l’avenir. Il a patienté pour en tirer tous les bénéfices sur le long terme.

Ce partage, appelé démembrement, permet à chacun de trouver un avantage selon son horizon d’investissement et ses objectifs : revenus immédiats pour l’usufruitier ; capital à terme pour le nu-propriétaire.

3. Comment fonctionne l’achat d’usufruit ?

Une durée fixée à l’avance

Lorsqu’un investisseur choisit l’usufruit de parts de SCPI, il s’engage pour une durée précise. Cette période est temporaire : elle peut être courte ou plus longue, mais elle est toujours connue dès l’achat. Le caractère défini du terme est une clé importante, car l’usufruitier sait exactement combien de temps il percevra les loyers et revenus, sans incertitude sur la fin de son droit.

Un prix réduit par rapport à la pleine propriété

Le prix payé par l’usufruitier est inférieur à celui d’un propriétaire classique. Cette décote reflète le fait que l’usufruit n’a que la possibilité de percevoir les loyers pendant la période définie. Ce mécanisme de démembrement immobilier crée un équilibre entre l’avantage de recevoir un revenu immédiat et la limite de ne rien récupérer au terme.

Les flux financiers pendant la période

L’usufruitier perçoit directement les revenus générés par la SCPI : loyers des immeubles, éventuellement complétés par des produits financiers liés à la gestion. Ces revenus sont imposables selon la situation fiscale de la personne ou de la société. Ils sont généralement versés de manière régulière, souvent trimestrielle, et constituent le rendement principal de ce placement. Notez toutefois que les revenus ne sont pas garantis et que le rendement n’est pas connu d’avance.

La sortie au terme du placement

À l’échéance, l’usufruit s’éteint automatiquement. L’investisseur ne récupère aucun capital et perd son droit de percevoir les revenus. Contrairement à un propriétaire en pleine propriété, l’usufruitier ne dispose pas de valeur résiduelle. Cette caractéristique explique pourquoi ce type d’investissement est parfois comparé à un placement viager inversé : tout est concentré sur la période temporaire, sans gain futur.

Ainsi, l’achat d’usufruit de parts de SCPI repose sur une logique claire : investir un prix réduit pour obtenir un flux de revenus immédiats, mais accepter qu’au terme il ne reste aucun capital.

4. À qui cela peut convenir ?

Les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés

L’usufruit de parts de SCPI attire particulièrement les entreprises et les sociétés morales qui disposent d’une trésorerie excédentaire. En effet, le prix payé pour l’usufruit peut être amorti comptablement sur la durée du démembrement. Cet amortissement procure un effet favorable pour optimiser le résultat fiscal de la société. De plus, l’entreprise usufruitière perçoit directement les loyers, ce qui peut améliorer son rendement global sur la période choisie.

Les personnes recherchant un revenu temporaire

Un investisseur particulier peut aussi s’intéresser à l’usufruit lorsqu’il souhaite percevoir des revenus sur une durée déterminée, sans conserver de capital à long terme. Ce placement peut servir, par exemple, à compléter des revenus existants pendant une période précise de la vie : financer un projet, soutenir des études ou préparer une transition professionnelle. Le caractère temporaire de l’usufruit en fait un outil ciblé, qui ne correspond pas à un propriétaire cherchant à bâtir un patrimoine durable.

Une solution adaptée à certains profils seulement

Même si les avantages existent, l’usufruit ne convient pas à tout le monde. La personne ou la société qui choisit ce type d’achat doit accepter que le capital s’éteigne au terme et que les revenus ne soient pas garantis. Ce placement demande donc une bonne compréhension des mécanismes du démembrement immobilier, de la fiscalité associée et des effets possibles sur le patrimoine global.

5. Les avantages potentiels

Accès à des revenus immédiats

L’usufruit de parts de SCPI permet à l’usufruitier de percevoir directement les loyers générés par le patrimoine immobilier détenu par la société de gestion. Ce droit de percevoir un revenu potentiel dès le début du placement est l’un des avantages clés de ce type d’investissement. Contrairement à la nue-propriété, où le gain est reporté à plus tard, l’usufruit mise sur un rendement concentré sur la période temporaire.

Une durée connue dès l’achat

Un autre avantage réside dans la clarté du terme. L’investisseur sait dès le départ combien de temps il bénéficiera des revenus. Cette durée fixée par le démembrement permet de planifier plus facilement sa stratégie patrimoniale et de l’adapter à un besoin précis.

Une décote intéressante sur le prix

L’usufruit est acquis avec une décote par rapport à la pleine propriété des parts. Ce prix réduit permet à l’investisseur de concentrer son placement sur la perception de revenus, sans immobiliser un capital trop important. Pour une entreprise, ce mécanisme peut aussi avoir un effet comptable positif grâce à l’amortissement, qui vient réduire le résultat imposable soumis à l’impôt sur les sociétés.

Optimisation possible de la trésorerie

Comme déjà évoqué, pour certaines sociétés morales, l’usufruit représente une solution pour optimiser une trésorerie excédentaire. Plutôt que de laisser dormir des liquidités, elles peuvent choisir d’investir dans des parts en usufruit, percevoir un revenu régulier et amortir fiscalement le prix payé.

Une logique ciblée

Enfin, l’usufruit constitue un placement ciblé, pensé pour répondre à des objectifs précis : obtenir un revenu temporaire, optimiser un bilan comptable ou diversifier un portefeuille immobilier. L’investisseur garde ainsi la maîtrise de sa période d’engagement et peut percevoir des flux financiers réguliers (non garantis) sans se soucier de la valeur finale des parts.

6. Les risques et limites

Une perte en capital indirecte

L’usufruit de parts de SCPI s’éteint automatiquement au terme de la durée définie. Cela signifie que l’usufruitier ne récupère jamais le capital investi : il ne reste propriétaire d’aucune valeur. Le prix payé ne donne qu’un droit temporaire de percevoir les loyers et revenus, ce qui constitue un risque évident pour un investisseur qui recherche une sécurité sur le long terme.

Des revenus non garantis

Le rendement n’est jamais assuré. Les loyers versés par la société de gestion dépendent du marché immobilier, de la qualité des locataires, du taux d’occupation et de la stratégie adoptée. Si les immeubles doivent faire face à une vacance prolongée ou à des impayés, l’usufruitier percevra moins de revenus. Ce caractère incertain est une limite majeure à intégrer avant tout achat.

Une liquidité limitée

La cession d’un usufruit avant la fin de la durée est possible mais rarement simple. Le marché secondaire (là où se revendent les parts de SCPI déjà en circulation) reste restreint et dépend de la présence d’acheteurs intéressés par un usufruit déjà entamé. Il existe donc un risque de blocage si l’usufruitier souhaite sortir avant le terme. La liquidité est donc beaucoup plus faible que pour d’autres placements financiers.

Fiscalité et imposition des revenus

Les loyers perçus par l’usufruitier sont imposables. Une personne physique les déclare dans sa fiscalité courante, tandis qu’une société les enregistre dans ses résultats. L’amortissement comptable peut atténuer l’impact pour certaines sociétés morales, mais l’impôt reste une réalité à intégrer.

L’usufruit de parts de SCPI est un placement immobilier singulier : il offre le droit de percevoir des revenus réguliers pendant une durée temporaire, en contrepartie d’un capital qui s’éteint au terme. Ses avantages peuvent séduire aussi bien une société qu’une personne, notamment grâce à la décote et à l’amortissement comptable possibles. Mais les risques – revenus non garantis, liquidité réduite, fiscalité – rappellent que ce choix doit s’inscrire dans une stratégie patrimoniale claire. L’usufruit est donc une solution ciblée : adaptée à certains profils d’investisseurs uniquement.

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