Retraite

Les inconvénients de l'assurance vie pour préparer sa retraite

Temps de lecture: 12 minutes

En bref

L’assurance vie est un placement fréquemment utilisé pour préparer sa retraite. Mais elle comporte aussi des inconvénients à ne pas négliger. Avant de souscrire un contrat, il est essentiel de comprendre ses limites :

  • Des frais parfois élevés : frais sur versements, frais de gestion, frais d’arbitrage, ils réduisent la rentabilité du placement.
  • Un rendement en baisse sur les fonds euros : les fonds euros offrent parfois des taux faibles, parfois inférieurs à l’inflation.
  • Un risque sur les unités de compte : possibilité de pertes en capital si les marchés chutent.
  • Une fiscalité sur les rachats : un rachat avant 8 années peut être plus lourdement taxé.
  • Une garantie limitée en cas de faillite : le capital d’une assurance vie est protégé jusqu’à 70 000 euros, pas au-delà.

Bien qu’elle reste un outil d’investissement intéressant, l’assurance vie demande une gestion réfléchie pour optimiser ses avantages et limiter ses risques.

L’assurance vie est souvent présentée comme un placement intéressant pour préparer sa retraite. Grâce à sa fiscalité, sa souplesse et ses possibilités de transmission du capital, elle séduit de nombreux épargnants. Cependant, avant de souscrire un contrat, il est essentiel d’en connaître aussi les inconvénients. Plusieurs éléments doivent être analysés pour faire un choix éclairé. Cet article a pour but de vous aider à optimiser vos investissements en fonction de vos objectifs et de votre patrimoine, afin que vous fassiez un choix de souscription parfaitement éclairé. En revanche, il ne se substitue en rien à l’accompagnement personnalisé d’un professionnel.

Découvrez comment utiliser l'assurance vie pour préparer sa retraite.

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2. Les frais associés aux contrats d’assurance vie

Si l’assurance vie présente de nombreux avantages pour préparer sa retraite, elle implique également des frais qui peuvent impacter le rendement de l’investissement. Avant de souscrire un contrat, il est essentiel d’analyser ces coûts.

Les frais sur versements : un impact direct sur le capital

Lorsqu’un épargnant effectue des versements sur un contrat d’assurance vie, certains assureurs appliquent des frais qui réduisent immédiatement le montant investi. Ces prélèvements peuvent varier selon les contrats et peuvent freiner la constitution d’un patrimoine sur le long terme.

Exemple : Un épargnant effectue un versement de 10 000 euros sur un contrat avec 3 % de frais d’entrée. Seuls 9 700 euros seront réellement investis, ce qui impactera forcément la croissance du capital et le rendement global de l’investissement.

Les frais de gestion : un coût récurrent à surveiller

Les frais de gestion sont appliqués chaque année par l’assureur pour couvrir l’administration du contrat et la gestion des supports d’investissement. Ces frais varient selon le type de placement choisi. Ils sont généralement moins importants sur les fonds euros que sur les unités de compte (qui requièrent une gestion plus active).

Impact : Si un épargnant détient 50 000 euros sur un contrat avec 1,5 % de frais de gestion, il perdra 750 euros chaque année, ce qui diminuera ainsi son rendement.

Les frais d’arbitrage : un coût supplémentaire pour ajuster son placement

Les contrats d’assurance vie permettent aux épargnants de modifier la répartition de leur capital entre les différents supports d’investissement. Ce processus, appelé arbitrage, peut entraîner des frais lorsque des fonds sont déplacés d’un placement à un autre.

  • Certains assureurs offrent un nombre limité d’arbitrages gratuits par année.
  • D’autres appliquent des frais en pourcentage du montant transféré.

Conséquence : Si un épargnant décide de réorienter 20 000 euros vers un autre support, avec 1 % de frais, cela représentera un coût de 200 euros, diminuant ainsi le montant réellement réinvesti.

Les frais constituent un élément clé à prendre en compte avant de souscrire un contrat d’assurance vie. Ils impactent directement le montant du capital, la performance des placements et la rentabilité sur le long terme. Une analyse approfondie des offres, des assureurs et des supports d’investissement s’impose.

3. Rendements en baisse des fonds euros

L’assurance vie est un placement apprécié pour sa flexibilité et son cadre fiscal. Cependant, l’un de ses supports les plus populaires, le fonds en euros, a connu une baisse progressive de son rendement depuis plusieurs années. Or, cette évolution impacte directement les performances des contrats.

La baisse progressive des rendements des fonds en euros

Les fonds en euros sont appréciés des épargnants car ils garantissent le capital investi (net de frais de gestion) et offrent une rémunération annuelle. Toutefois, leur rendement diminue en raison de la baisse des taux d’intérêt sur les marchés financiers.

  • En 2024, le rendement moyen des fonds en euros était de 2,50 %, en baisse par rapport aux années précédentes.
  • Après application des prélèvements sociaux (17,2 %), le rendement net est encore plus faible.

L’inflation, un élément qui réduit le rendement réel des fonds en euros

L’inflation impacte la rentabilité de tous les placements, y compris celle de l’assurance vie. En effet, même si le capital est garanti, l’argent placé perd de la valeur si le rendement est inférieur au niveau d’inflation.

En 2024, avec une inflation de 3,5 % et un rendement moyen de 2,5 %, cela revient à une perte de pouvoir d’achat moyenne de 1 % par année.

Voilà pourquoi, pour protéger son capital, il peut être intéressant de diversifier son placement en y intégrant des unités de compte, qui peuvent offrir un rendement potentiellement plus élevé (en contrepartie d’un risque accru).

Diversifier son contrat pour améliorer le rendement

Face à la baisse des rendements, de nombreux épargnants choisissent d’investir une partie de leur capital sur des unités de compte (c’est-à-dire de l’épargne en actions, en obligations ou en immobilier, au sein même du contrat d’assurance vie). Ces supports ne garantissent pas le montant investi mais offrent un potentiel de gains plus intéressant à long terme.

Attention : La gestion des unités de compte nécessite une bonne connaissance des marchés financiers, et il est recommandé de s’informer avant d’effectuer des placements à risque, tout en se faisant accompagner d’un professionnel des investissements financiers.

Si l’assurance vie reste un outil pertinent pour la retraite, la baisse des rendements des fonds en euros impose une réflexion sur la diversification des placements. En tenant compte des taux bas et de l’inflation, il est crucial de trouver le bon équilibre entre sécurité et performance pour atteindre ses objectifs de long terme.

4. Les risques liés aux unités de compte

Si l’assurance vie est un placement flexible qui permet d’adapter son investissement à ses objectifs, elle comporte également des risques, notamment lorsqu’une partie du capital est placée en unités de compte. Ces supports offrent un potentiel de rendement plus élevé que les fonds en euros, mais leur gestion nécessite une bonne connaissance des marchés financiers, car ils ne garantissent pas le capital investi.

La volatilité des unités de compte : un risque à ne pas négliger

Contrairement aux fonds en euros, qui garantissent le capital net de frais, les unités de compte sont investies sur des marchés financiers (actions, obligations, immobilier, etc.). Leur valeur fluctue en fonction de l’évolution de ces marchés, ce qui peut entraîner des gains élevés mais aussi des pertes importantes.

Une gestion plus complexe pour les épargnants novices

Les unités de compte nécessitent un suivi régulier et une bonne gestion pour optimiser le rendement potentiel  tout en maîtrisant le risque. Contrairement aux fonds en euros, qui ne demandent aucune intervention, ces supports impliquent de faire des arbitrages en fonction des performances des marchés.

Pour les épargnants souhaitant investir en unités de compte mais ne désirant pas gérer eux-mêmes leur investissement, il existe des contrats avec une gestion pilotée, où un gestionnaire ajuste les placements en fonction du profil de risque du client.

Des frais souvent plus élevés que sur les fonds en euros

Les unités de compte engendrent des frais de gestion plus importants que les fonds en euros, ce qui peut réduire la performance du contrat sur le long terme.

  • Frais de gestion : Ils sont souvent plus élevés sur les unités de compte que sur les en euros en raison de la complexité accrue et du suivi régulier nécessaires pour gérer ces investissements. Les unités de compte nécessitent une analyse continue des marchés financiers et des arbitrages fréquents pour optimiser le rendement, ce qui entraîne des coûts de gestion plus importants.
  • Frais d’arbitrage : Certains contrats facturent aussi chaque transfert d’un support à un autre.
  • Frais de souscription sur certains supports : Certaines unités de compte impliquent des frais d’entrée, ce qui réduit le montant réellement investi.

Les unités de compte sont un bon moyen d’améliorer le rendement d’un contrat d’assurance vie, mais elles nécessitent une bonne compréhension des marchés financiers et une gestion active. Elles ne garantissent pas le capital, impliquent des frais plus élevés et demandent un suivi régulier. Pour les épargnants novices, il est essentiel de bien évaluer son profil de risque et de choisir un placement adapté à son âge et à ses objectifs de retraite, tout en se faisant accompagner d’un professionnel.

5. Une liquidité limitée et une fiscalité spécifique en cas de retrait

L’assurance vie peut être choisie pour sa souplesse et sa capacité à financer la retraite (ou tout autre projet à long terme) tout en offrant des avantages en matière de fiscalité et de transmission du capital. Cependant, malgré sa flexibilité, elle présente aussi certaines contraintes en matière de liquidité. Les rachats avant huit années de détention peuvent être pénalisés par une fiscalité moins avantageuse, et l’impôt appliqué sur les plus-values peut ainsi réduire la rentabilité du placement.

Une disponibilité des fonds relative

L’un des atouts de l’assurance vie par rapport au PER est la possibilité de retirer son argent à tout moment, sans attendre l’âge de la retraite. Toutefois, bien que les fonds soient techniquement accessibles, des rachats anticipés peuvent être moins intéressants sur le plan fiscal et réduire l’efficacité de l’investissement.

Ainsi, à titre d’exemple, un épargnant souhaitant utiliser son capital pour un projet après seulement cinq années d’épargne subira une taxation plus élevée sur ses gains, diminuant de fait le montant net récupéré.

La fiscalité des rachats avant huit ans

La fiscalité de l’assurance vie dépend de l’ancienneté du contrat et du montant des gains retirés. Plus le contrat est détenu longtemps, plus la taxation des plus-values devient avantageuse.

  • Avant 8 ans : Les plus-values sont soumises au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 %, comprenant 12,8 % d’impôt et 17,2 % de prélèvements sociaux.
  • Après 8 ans : Un abattement fiscal annuel de 4 600 € (9 200 € pour un couple) est appliqué sur les gains retirés. Au-delà de cet abattement, l’impôt est réduit à 7,5 % (plus les prélèvements sociaux).

Ainsi, imaginons un retrait de 20 000 euros, avec 5 000 euros de plus-values : il sera moins taxé après 8 années grâce à l’abattement, alors qu’il sera fortement imposé en cas de rachat plus précoce.

6. Une garantie limitée du capital en cas de faillite de l’assureur

L’assurance vie est souvent perçue comme un placement sûr pour préparer sa retraite. Cependant, peu d’épargnants connaissent les limites de la garantie du capital en cas de faillite de leur assureur. Contrairement à d’autres produits bancaires comme le Livret A, qui sont couverts par le Fonds de Garantie des Dépôts à hauteur de 100 000 euros, les contrats d’assurance vie bénéficient d’une protection moindre.

Une garantie limitée à 70 000 euros par assureur et par souscripteur

En cas de défaillance d’un assureur, le capital placé en assurance vie est protégé par le Fonds de Garantie des Assurances de Personnes (FGAP), mais uniquement dans la limite de 70 000 euros par souscripteur et par assureur.

Autrement dit, un épargnant ayant placé 150 000 euros sur un contrat chez un assureur faisant faillite ne pourra récupérer que 70 000 euros, les 80 000 euros restants risquant d’être perdus ou récupérés seulement en partie après de longues procédures judiciaires.

Pour limiter ce risque, il est recommandé de diversifier ses contrats entre plusieurs assureurs, afin que chaque contrat soit couvert par une garantie distincte.

Un risque faible mais réel pour les épargnants

Les faillites d’assureurs sont rares en France, car ces institutions sont soumises à des réglementations strictes et doivent disposer d’un capital suffisant pour couvrir leurs engagements. Cependant, en cas de crise financière majeure, un assureur peut rencontrer des difficultés et être placé sous administration judiciaire.

Avant de souscrire un contrat, il est important de vérifier la solidité financière de l’établissement, en consultant par exemple ses taux de solvabilité et la diversification de ses placements.

Quelles précautions prendre pour sécuriser son capital ?

Pour protéger son patrimoine et réduire les risques, plusieurs stratégies peuvent être mises en place :

  • Diversifier ses placements : Ne pas investir l’intégralité de son capital dans un seul contrat ou chez un seul assureur.
  • Vérifier la solidité de l’assureur : Consulter ses indicateurs de solvabilité et les notes attribuées par les agences de notation à son égard.
  • Éviter les assureurs peu connus ou trop récents : Un assureur ayant une longue vie sur le marché inspire généralement plus de confiance, même si, rappelons-le, les performances passées ne présagent pas des performances futures.
  • Opter pour des contrats avec des garanties supplémentaires : Certains contrats d’assurance vie intègrent des mécanismes de protection du capital additionnels.

L’assurance vie est un placement intéressant pour préparer sa retraite, mais elle présente aussi des risques et des contraintes qu’il est essentiel de comprendre avant de s’engager. Pour tirer le meilleur parti de son assurance vie, il est essentiel de bien choisir ses supports, d’optimiser la gestion de son patrimoine et d’anticiper sa sortie. Une approche réfléchie et diversifiée vous permettra d’en maximiser les avantages tout en maîtrisant mieux les risques liés à ce placement de long terme.

 

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