Assurance vie

Le risque immobilier en assurance vie

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En bref

L’immobilier en assurance vie peut attirer par son rendement potentiel, mais il comporte aussi des risques importants qu’il faut comprendre avant d’investir :

  • L’assurance vie permet d’accéder à des supports immobiliers variés (SCPI, OPCI…), mais le capital n’y est jamais garanti.
  • Les revenus et la performance dépendent du marché immobilier et de la gestion des actifs sous-jacents.
  • Les variations de valeur, les frais et la possibilité de perte en capital doivent être intégrés dans sa stratégie.
  • Ce type de placement s’adapte mieux aux profils disposant d’un horizon long et d’objectifs clairement définis.
  • Une bonne compréhension des risques et du fonctionnement des contrats est indispensable.

L’assurance vie permet d’accéder à l’immobilier, mais cet investissement expose l’épargnant à différents risques. La recherche de rendement et de revenus s’accompagne d’une possible variation de la valeur de l’assurance vie liée au marché immobilier. Comme tout placement, il peut impliquer une perte en capital et une volatilité plus ou moins marquée.

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2. Assurance vie et immobilier papier : de quoi parle-t-on ?

Fonctionnement général d’un contrat d’assurance vie

Un contrat d’assurance vie repose sur plusieurs supports qui orientent la stratégie d’investissement :

  • Le fonds en euros offre une gestion sécurisée avec un capital garanti par l’assureur,
  • Les unités de compte (épargne en actions, en obligations et en immobilier) exposent l’investisseur à des risques liés aux marchés et peuvent entraîner une perte du capital investi. Le potentiel de rendement est plus grand mais les risques le sont également.

L’immobilier entre dans cette seconde catégorie. Le rendement potentiel dépend du marché, de la rentabilité locative et de la stratégie du gestionnaire. Les revenus éventuels et les gains ne sont jamais garantis. Chaque investisseur doit donc vérifier si son profil, ses objectifs et son horizon correspondent à ce type de placement.

Immobilier en direct ou via assurance vie : deux logiques différentes

Investir en SCPI (c’est-à-dire en immobilier) en direct signifie acquérir des parts de société civile de placement immobilier directement auprès d’une société de gestion, ce qui permet à l’investisseur de percevoir les revenus locatifs potentiels nets de frais et d’être propriétaire en son nom propre, avec la possibilité de choisir la fiscalité la plus adaptée à sa situation et de bénéficier d’une pleine liquidité lors de la revente.

À l’inverse, intégrer des SCPI dans une assurance vie revient à détenir ces parts via un contrat d’assurance, ce qui impose les règles de gestion différentes, mais offre des avantages comme une fiscalité plus douce sur les gains après 8 ans, une transmission facilitée et parfois une liquidité accrue. En effet, dans le cadre d’une assurance vie, c’est l’assureur qui s’engage à assurer la liquidité vis-à-vis de l’épargnant. Cela signifie que, même si la vente effective des biens immobiliers sous-jacents peut demander du temps, l’assureur garantit la possibilité pour l’investisseur de racheter ou d’arbitrer son épargne selon les conditions du contrat. C'est donc l’assureur qui prend en charge la gestion des délais nécessaires à la cession des biens immobiliers, ce qui permet à l’épargnant de bénéficier d’une disponibilité de son épargne potentiellement plus rapide et sécurisée qu’en détention directe de SCPI.

Cependant, le fait de passer par une assurance vie peut limiter le choix des SCPI accessibles et supporter certains frais supplémentaires liés à l’assurance vie.

Ce que recherchent les épargnants avec l’immobilier en assurance vie

L’immobilier intégré dans une assurance vie attire souvent les épargnants grâce à la possibilité d’obtenir des revenus issus du locatif (non garantis) et, parfois, une progression de la valeur des actifs sur le long terme. Les SCPI proposent une gestion collective qui mutualise les immeubles, ce qui peut séduire un investisseur souhaitant participer à un placement immobilier sans gérer directement les biens (en contrepartie de frais). Néanmoins, aucune rentabilité n’est garantie : les parts peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse, ce qui implique une vigilance sur la perte en capital et sur l’adéquation entre horizon de placement, objectifs et profil de risque.

Pour certains investisseurs, l’immobilier représente un complément au fonds en euros du contrat. Là où ce dernier offre une grande stabilité du capital, les supports immobiliers présentent un rendement plus variable mais potentiellement plus élevé sur le long terme.

De plus, beaucoup d’épargnants apprécient le caractère tangible des actifs immobiliers, perçus comme plus concrets que certains supports financiers.

Enfin, la diversification joue un rôle essentiel. Mélanger fonds en euros, unités de compte, supports actions, obligataires et immobiliers permet de répartir le risque sur plusieurs types d’actifs. Les SCPI offrent une allocation différente de celle apportée par les marchés financiers traditionnels, ce qui peut réduire la sensibilité du contrat à certaines fluctuations. Toutefois, même une allocation diversifiée ne supprime jamais les risques liés aux variations de marché. L’objectif est donc d’intégrer ces supports comme une composante du placement, et non comme un pilier unique du patrimoine.

3. Les risques liés à l’immobilier sous-jacent

Risque de marché immobilier

Le marché immobilier évolue dans le temps et influence directement la performance des supports détenus dans une assurance vie. La valeur des actifs immobiliers peut diminuer lorsque les taux d’intérêt montent, lorsque l’économie se contracte ou lorsque les usages changent, par exemple avec le télétravail ou l’évolution du commerce. Ces variations peuvent réduire le rendement attendu d’un investissement et générer une baisse de la valeur des parts détenues dans le contrat. Il existe donc bel et bien un risque de perte en capital.

Risque locatif

Les revenus potentiels issus d’un placement immobilier reposent sur la capacité des immeubles à être loués durablement. Une baisse de la demande, des loyers ou une vacance prolongée peuvent entraîner une diminution des revenus reversés au sein du contrat d’assurance vie. La rentabilité dépend donc du contexte locatif, du type de biens détenus et de la stratégie de gestion. Un investisseur doit accepter que ces variations puissent affecter son rendement à court comme à long terme, notamment lorsque le marché traverse des périodes moins favorables.

Risque de concentration

Certains supports immobiliers sont spécialisés dans un segment précis, comme les bureaux, les commerces ou une zone géographique unique. Cette concentration peut amplifier les risques en cas de difficulté sectorielle ou régionale. Une diversification plus large au sein des contrats permet de mieux répartir les risques et de lisser les variations.

Manque de liquidité

L’immobilier non coté implique parfois des délais liés au temps de traitement administratif ou à la gestion interne des véhicules immobiliers, ce qui peut influencer la liquidité du placement.

De plus, les actifs immobiliers ne se vendent pas forcément rapidement. En cas de nombreuses demandes de retrait ou d’arbitrage, un fonds peut rencontrer des délais pour céder des immeubles. Cette situation peut impacter la gestion du contrat et la stratégie de l’assureur.

Toutefois, dans le cadre d’une assurance vie, il est important de rappeler que la liquidité du placement ne dépend pas directement de la rapidité de vente des actifs immobiliers sous-jacents, mais de l’engagement de l’assureur à honorer les demandes de rachat ou de transfert. C’est donc l’assureur qui assure la liquidité vis-à-vis de l’épargnant, même si, en arrière-plan, il peut être confronté à des délais pour céder les biens immobiliers détenus dans les supports.

Risque de change

Lorsque des SCPI investissent dans des biens immobiliers situés à l’étranger (hors zone euro), les revenus locatifs et la valeur des actifs sont soumis à la fluctuation des devises. On parle du risque de change. Ainsi, une variation défavorable du taux de change entre l’euro et la monnaie locale peut réduire la rentabilité du placement.

Frais additionnels

Les supports immobiliers comportent plusieurs couches de frais : commission de souscription, frais de gestion, ou encore coûts opérationnels liés à la stratégie immobilière. Dans une assurance vie, ces frais s’ajoutent à ceux du contrat lui-même, comme les frais de gestion sur unités de compte. Ces mécanismes peuvent réduire le rendement net attendu et doivent être intégrés dans l’allocation globale du patrimoine. L’investisseur doit prendre en compte l’ensemble de ces frais pour évaluer la rentabilité potentielle de son placement, même si cela peut générer une certaine complexité de compréhension.

L’immobilier en assurance vie peut enrichir une stratégie d’investissement en offrant d’autres supports et une exposition différente des marchés financiers traditionnels. Mais cette approche implique des risques qu’il faut comprendre avant de se lancer. En pratique, chaque investisseur gagne à analyser son profil, ses objectifs, son horizon de placement et la structure de son patrimoine pour déterminer si ce type de placement s’intègre réellement dans son contrat.

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