Voile

Une Route du Rhum 2022 constructive pour l'avenir

Greg Evrard, manager de l’équipe voile, fait l’analyse de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2022, une course intense durant laquelle il a été traversé par différentes émotions. Nicolas Troussel, skipper de l'IMOCA CORUM L'Epargne, a assuré l'essentiel en terminant cette première transatlantique en solitaire, même si sa 20e place finale n'est pas au niveau des ambitions sportives. Un grand pas en avant pour la qualification au Vendée Globe 2024 et le développement du projet.

 

Un évènement unique !  

Des millions de spectateurs à Saint-Malo, 138 bateaux, une superbe ambiance au village, de multiples rencontres, et tout le milieu de la course au large réuni : cet événement a une nouvelle fois montré qu’il était exceptionnel, et qu’y prendre part est toujours une opportunité unique. Toute l’équipe CORUM L’Epargne a fait un travail gigantesque à tout point de vue, logistique, stratégique et technique, afin que nous soyons au départ dans les meilleures conditions. Le report du départ de trois jours, en raison des mauvaises conditions météorologiques, n’a pas entamé notre organisation et notre rigueur. 

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Un départ canon et de nombreux pièges évités  

Le début de course a été parfaitement maîtrisé par Nicolas, qui s’est tout de suite mis dans les meilleures conditions et s’est retrouvé dans le groupe de tête. Il était comme un poisson dans l’eau le long de la Bretagne, région dont il est originaire et où il a l’habitude de naviguer. Cherchant à éviter tout risque inutile, il a laissé de l’avance à ses concurrents au passage du Cap Fréhel - une prudence nécessaire, puisqu’au même endroit, deux IMOCA sont entrés en collision… Il a ainsi passé les premiers jours de course à naviguer entre la 7e et la 11e position. Puis une belle bagarre s’est lancée avec Romain Attanasio (Team FORTINET - BEST WESTERN), tous deux ayant choisi la trajectoire la plus au sud ; les deux marins ne se sont pas lâchés pendant plusieurs jours consécutifs, avec notamment la 10e place en jeu. 

 

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© Alexis Courcoux #RDR2022

Une détermination sans faille  

Nicolas appréciant toutes les conditions possibles de navigation (au près, avec un vent maximal, dans le froid, ou avec des changements météorologiques), rien ne pouvait l’arrêter !  
En effet, même s’il a dû faire face à plusieurs avaries (casse de l’enrouleur de la voile appelée J2, arrêt des pilotes automatiques, déchirure d’une voile), il n’a jamais rien lâché et s’est battu jusqu’au bout. Il est également important de mettre en avant le superbe travail de l’équipe à terre, qui a su épauler Nicolas pour mettre en œuvre des solutions rapidement et efficacement.  

Le résultat final, qui s’explique notamment par les mésaventures rencontrées, est forcément décevant. Mais Nicolas a géré de la meilleure des manières possibles de nombreux moments stratégiques de la course : le tour de la Bretagne, la gestion du premier front, la dorsale (zone de hautes pressions située entre deux zones de basses pressions, et extensions d’un anticyclone) précédent les Alizés ou le contournement de la Guadeloupe.  

A son arrivée, après plus de 13 jours de course, sans repos ou presque, il a été accueilli et célébré en Guadeloupe, lors d’un moment d’émotion, par toute son équipe ainsi que certains collaborateurs de CORUM L’Epargne venus de Paris. 

 

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A venir : 6 mois de chantier pour optimiser la performance  

Si nous n’avons pas attendu les résultats de la Route du Rhum pour anticiper le chantier 2023, cette course nous apporte des apprentissages, et nous conforte dans les évolutions que nous souhaitons apporter à notre IMOCA.  

En outre, Nicolas est en route pour une seconde transatlantique puisqu’il prend part au convoyage retour de la Guadeloupe vers Lorient, avec trois membres de l’équipage. Au-delà d’une accumulation de milles nautiques comptant pour la qualification au Vendée Globe 2024, cette période d’environ 15 jours en mer permet de tester, comprendre et analyser davantage le bateau. 

Une fois rentré à Lorient, notre IMOCA sera lancé dans un chantier de 6 mois dont les principales modifications viseront à optimiser la performance du bateau et accroître son aérodynamisme, pour augmenter la vitesse dans certaines configurations de navigation. 

A travers une refonte de l’étrave et la mise en place d’une nouvelle paire de foils, il s’agira de mettre en exergue un an de travail sans relâche notamment de la part de nos ingénieurs du bureau d’études.  

Nous continuons le travail entamé pour être le plus performant possible pour nos objectifs prochains : la Transat Jacques Vabre 2023 et le Vendée Globe 2024.  

 

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