SCPI

Transmettre ses parts de SCPI

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En bref :

Transmettre des parts de SCPI, c’est préparer l’avenir de son patrimoine immobilier tout en protégeant ses héritiers :

  • Les parts de SCPI font partie de la succession en cas de décès et sont soumises aux droits applicables.
  • La donation, en pleine propriété ou en démembrement, permet d’anticiper et d’optimiser la fiscalité.
  • La transmission peut aussi passer par une assurance vie ou une SCI, pour plus de flexibilité.

Bien planifier permet de transformer ses parts de SCPI en un véritable outil d’optimisation patrimoniale.

Transmettre ses parts de SCPI peut représenter une étape importante dans la gestion de son patrimoine immobilier. Que l’on souhaite anticiper une succession, organiser une donation ou préparer un héritage pour ses enfants, il est essentiel de comprendre les règles et effets liés à la détention de parts.

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2. Les formes de transmission de parts de SCPI

Transmission à cause du décès (succession)

Lorsqu’un épargnant décède, les parts de SCPI qu’il détenait intègrent la masse successorale. Elles sont donc soumises aux règles légales de partage entre les héritiers : réserve héréditaire pour les enfants, quotité disponible pour un conjoint ou tout autre bénéficiaire.

Les parts sont évaluées en euros pour être ajoutées au capital du défunt. Les héritiers deviennent alors propriétaires.

Cette opération entraîne le paiement de droits de succession calculés selon le lien de parenté et les abattements applicables. Dans ce cadre, on parle de transmettre via une succession classique.

Donation de parts de SCPI de son vivant

La donation est une autre solution pour organiser la transmission des parts de SCPI. Deux principaux choix existent :

  • La donation en pleine propriété :  Le donateur transfère la totalité de ses droits à son enfant ou à un autre bénéficiaire. Le nouveau propriétaire perçoit directement les revenus locatifs issus de la société de gestion. L’acte nécessite souvent l’intervention d’un notaire et entraîne l’application de droits de donation, après abattement. Il peut s’agir de la donation simple ou la donation-partage.
  • La donation en démembrement : Il est aussi possible de transmettre via le démembrement, en séparant l’usufruit et la nue-propriété. L’usufruitier conserve les revenus générés par la location, tandis que le nu-propriétaire détient le capital. Ce mécanisme permet de réduire la valeur taxable et donc d’optimiser la fiscalité. Dans ce contexte, on parle parfois de donation avec réserve d'usufruit. Cela signifie que le donateur continue à percevoir les loyers tout en préparant la transmission progressive de son patrimoine.

Vente de parts ou cession à un tiers

Le propriétaire peut aussi choisir de vendre une partie de ses parts avant toute donation ou succession. Cette opération, qui constitue une transmission patrimoniale indirecte, passe par le marché secondaire géré par la société. Le prix et le délai de cession dépendent de l’offre et de la demande, et l’épargnant peut récupérer de l’argent immédiatement. La donation partielle est également envisageable, permettant de céder une fraction de parts tout en en conservant une autre.

Transmission via un contrat spécifique

Certaines formes de détention offrent des alternatives. Par exemple, il est possible de transmettre via l'assurance vie en logeant des parts de SCPI dans un contrat. Cette solution octroie une fiscalité spécifique pour les bénéficiaires désignés, notamment en cas de décès, avec des abattements selon l’âge du souscripteur.

3. Enjeux fiscaux et légaux de la transmission

La transmission de parts de SCPI s’inscrit toujours dans un cadre légal et fiscal précis. Pour l’épargnant comme pour les héritiers, comprendre les règles de fiscalité et les effets de chaque opération est essentiel afin d’éviter les mauvaises surprises.

Fiscalité des donations

Lorsqu’un propriétaire choisit d’anticiper la transmission de ses parts par une donation, chaque bénéficiaire peut profiter d’abattements, dont le montant varie selon le lien familial avec le donateur. Les enfants bénéficient d’abattements plus élevés que d’autres héritiers, ce qui peut réduire fortement la base imposable.

La fiscalité distingue également la donation en pleine propriété et celle réalisée via un démembrement. En donnant la nue-propriété à ses enfants tout en conservant l’usufruit, le donateur allège la valeur transmise et peut ainsi optimiser la fiscalité. De plus, cette stratégie permet aussi de continuer à percevoir les revenus générés par l’immobilier en SCPI.

Fiscalité des successions

En cas de décès du propriétaire, les parts intègrent la succession et font partie de la masse successorale. Leur valeur est alors évaluée pour déterminer le montant des droits dus par les héritiers. Là encore, des abattements existent selon le lien de parenté.

Impact sur l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière)

Les parts de SCPI constituent un placement immobilier et, à ce titre, elles peuvent entrer dans l’assiette de l’IFI. Lorsqu’elles sont détenues en pleine propriété, leur valeur totale est intégrée dans le calcul du patrimoine taxable. En revanche, si elles ont été transmises via un démembrement, l’usufruitier supporte généralement l’impôt, tandis que le nu-propriétaire n’est pas imposé sur ces parts.

Plus-values et imposition en cas de cession de parts

Au-delà des droits de succession ou de donation, la transmission de parts peut aussi soulever la question des plus-values. Si un propriétaire revend ses parts avant de les donner ou de les transmettre, la plus-value réalisée est soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Des abattements progressifs s’appliquent en fonction de la durée de détention : plus la durée est longue, plus la fiscalité est allégée, jusqu’à une possible exonération après plusieurs années.

Pour les héritiers, les règles sont différentes : ils reprennent les parts à la valeur fixée lors de la succession, ce qui évite une imposition immédiate sur une plus-value latente.

4. Avantages — ce que permet la transmission bien pensée

Optimisation fiscale

L’un des principaux atouts d’une transmission anticipée est la possibilité de réduire les droits de succession grâce aux abattements.

De plus, le démembrement constitue un mécanisme très utilisé. En séparant la nue-propriété et l’usufruit, le donateur peut conserver les revenus comme usufruitier tout en transférant le capital à ses bénéficiaires. Cette stratégie réduit la valeur taxable.

Planification patrimoniale

Prévoir la transmission de ses parts de SCPI de son vivant permet d’anticiper les besoins de la famille et d’éviter les conflits. La donation offre une souplesse précieuse pour répartir équitablement le patrimoine entre plusieurs enfants, notamment via la donation simple ou la donation-partage.

Continuité des revenus

La SCPI est un placement orienté vers la location d’immeubles et la génération de revenus réguliers (non garantis). Lors d’une transmission, ces revenus peuvent continuer à être perçus par les bénéficiaires.

Avec la donation avec réserve d'usufruit, par exemple, le défunt ou le donateur conserve le droit de percevoir des dividendes potentiels issus des loyers jusqu’à la fin de sa vie, tandis que les enfants deviennent propriétaires du capital. Ce mécanisme assure une continuité financière et sécurise les besoins du quotidien.

Modularité et flexibilité

La transmission de parts de SCPI peut être progressive et adaptée au cadre familial. Il est possible de donner une partie aujourd’hui et une autre plus tard, en profitant plusieurs fois des abattements. On peut également recourir à des structures comme la SCI ou à des contrats spécifiques pour organiser une indivision entre bénéficiaires. De même, il est envisageable de transmettre via l'assurance vie, afin de bénéficier d’une fiscalité spécifique au profit des bénéficiaires désignés.

5. Étapes pratiques à suivre pour transmettre ses parts de SCPI efficacement

Inventaire et estimation

La première étape consiste à dresser un inventaire précis des parts détenues. Le propriétaire doit connaître la valeur en euros de ses parts, leur mode de détention (pleine propriété, nue-propriété ou usufruit) ainsi que les revenus générés par la société de gestion. Cela implique de suivre l’évolution de ses parts de SCPI. Cette estimation est indispensable pour mesurer l’effet d’une donation ou d’une succession sur le patrimoine global. Elle permet aussi d’évaluer les droits et les abattements qui pourront s’appliquer.

Choix de la stratégie de transmission

Une fois l’inventaire réalisé, encore faut-il choisir la méthode la plus adaptée. Selon le projet, l’épargnant peut décider de transmettre via une succession classique, d’opter pour une donation en pleine propriété, ou encore de conserver l’usufruit grâce à la donation avec réserve d'usufruit. Le démembrement reste également une solution très utilisée.

Le choix dépendra de la situation familiale, ainsi que du cadre fiscal applicable.

Formalités légales et documents nécessaires

Toute transmission nécessite des démarches précises. Pour une donation, un acte notarié est généralement requis, surtout lorsqu’il s’agit d’un démembrement ou d’un transfert de grande valeur. Le notaire établit les documents officiels, calcule les droits de donation et applique les abattements légaux. La société de gestion des SCPI doit également être informée pour mettre à jour les registres et reconnaître les nouveaux propriétaires, qu’ils soient usufruitiers ou nus-propriétaires.

Simulations fiscales et patrimoniales

Il est fortement conseillé de réaliser des simulations avant de procéder à la transmission. Ces calculs permettent de comparer les effets d’une donation simple, d’un démembrement ou d’une succession classique sur le patrimoine. Les abattements, les droits, l’impact sur l’IFI, mais aussi les revenus futurs doivent être intégrés dans ces projections.

Transmettre ses parts de SCPI est bien plus qu’un simple acte juridique : c’est un moyen d’organiser son patrimoine immobilier, de protéger ses enfants et de sécuriser la perception de revenus dans un cadre fiscal adapté. Donation, démembrement, succession ou assurance vie, chaque option présente des avantages mais aussi des contraintes. L’essentiel est de préparer cette transmission avec soin, d’en anticiper les effets fiscaux et de s’entourer de conseils pour optimiser son investissement.

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