SCPI

Choisir une SCPI selon ses objectifs

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En bref

Choisir une SCPI dépend avant tout de ses objectifs patrimoniaux. Ce type d’investissement permet d’accéder à l’immobilier via des parts, sans gérer directement un bien (en contrepartie de frais), mais avec certains risques et un horizon long terme. Mais pour prendre une décision éclairée, encore faut-il comprendre le fonctionnement des SCPI et la manière dont les revenus immobiliers sont générés.

Pour cela, il est pertinent de :

  • Définir son objectif (revenus, diversification, transmission, fiscalité)
  • Analyser sa situation financière avant la souscription
  • Connaître les grandes familles de SCPI et leurs stratégies immobilières
  • Accepter un horizon long terme sans garantie sur les rendements futurs
  • Tenir compte des risques : liquidité limitée, loyers variables, valeur des actifs fluctuante
  • Vérifier comment la société gère les locataires et les biens acquis
  • Intégrer cet investissement dans un patrimoine global et diversifié

Investir dans la pierre séduit de nombreux épargnants à la recherche de stabilité et de rendement sur le long terme. Parmi les solutions accessibles, les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) permettent d’accéder au marché immobilier sans avoir à supporter les contraintes de la gestion directe d’un bien. Mais choisir une SCPI adaptée à ses besoins nécessite de bien comprendre leur fonctionnement, leur stratégie de gestion, leurs atouts et leurs spécificités.

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2. Avant de choisir : se poser les bonnes questions personnelles

La décision d’investir dans des parts de SCPI dépend de nombreux critères financiers et personnels. Chaque investisseur, selon sa situation, son capital disponible et ses objectifs, doit analyser sa capacité à supporter le risque lié à un placement immobilier sans garantie de rendement.

Situation personnelle et familiale

Avant tout achat de parts, il est important d’évaluer son niveau de revenus disponibles, sa stabilité professionnelle et financière, ses charges fixes, ainsi que la situation familiale. Une personne avec des enfants à charge ou un horizon financier incertain ne prendra pas les mêmes décisions qu’un investisseur avec un revenu stable. Ce diagnostic aide l’épargnant à mesurer sa capacité à immobiliser du capital dans un investissement où la liquidité est limitée (revendre des parts de SCPI peut prendre du temps) et où le marché immobilier évolue dans le temps.

Horizon de placement et tolérance au risque

La SCPI reste un investissement conçu pour le long terme. Le fonctionnement repose sur la collecte d’épargne, la sélection de biens immobiliers et la distribution potentielle de loyers. Rappelons-le : le marché peut connaître des cycles, et le prix des parts au moment du retrait peut varier. Il existe donc un risque de perte partielle du capital et de diminution du revenu distribué. L’investisseur doit accepter que la performance observée ne se prolonge pas automatiquement dans le futur, et qu’un rendement annoncé se soit jamais garanti.

Fiscalité actuelle et future

Les revenus immobiliers issus des SCPI sont soumis à une fiscalité qui varie selon la situation individuelle de l’épargnant. Le taux marginal d’imposition, en l’occurrence, influence la performance réelle de l’investissement. Une fiscalité élevée peut donc réduire l’attractivité des parts de SCPI, considéré comme un revenu foncier.

Place des SCPI dans le patrimoine global de l’épargnant

Il est recommandé d’éviter de concentrer tout son capital sur l’immobilier, même indirect. Une SCPI doit idéalement représenter une brique parmi d’autres au sein d’un portefeuille global : épargne de précaution, placements financiers liquides ou supports orientés performance à plus court terme. La souscription doit ainsi s’intégrer dans une stratégie globale, ce qui permet d’obtenir un niveau de risque plus maîtrisé et un meilleur équilibre entre revenus potentiels, liquidité et ambitions patrimoniales.

3. Les grandes familles de SCPI et leurs logiques

Il existe différents types de SCPI, chacun d’eux ayant son approche spécifique, afin de répondre à des objectifs patrimoniaux variés. En effet, chaque stratégie de gestion repose sur un marché immobilier spécifique, avec ses rendements possibles, son propre niveau de risque et sa liquidité. Lorsqu’un investisseur souhaite analyser les offres disponibles, il est essentiel qu’il comprenne les principaux axes d’investissement, les indicateurs de performance et la composition du parc immobilier de chaque SCPI.

SCPI de rendement

La SCPI de rendement cherche généralement à générer des revenus réguliers grâce à la distribution des loyers (non garantis) issus des locataires. Le placement repose sur un portefeuille diversifié d’actifs immobiliers pouvant inclure des bureaux, de la logistique, de la santé ou des commerces. La stratégie consiste à acquérir des immeubles occupés, sécuriser les loyers et maintenir une qualité immobilière permettant la reconstitution régulière des revenus. Ce type d’investissement n’offre pas de garantie de performance, car les loyers dépendent du marché, du taux d’occupation et de la solidité des entreprises locataires. Toutefois, cette approche constitue souvent un premier point de repère pour l’investisseur cherchant du revenu récurrent à long terme.

SCPI fiscales

Certaines solutions sont orientées vers une optimisation fiscale, parfois dans le cadre d’avantages encadrés par des dispositifs réglementaires. L’investissement permet potentiellement de limiter l’impact fiscal, mais il implique un horizon de détention long, un capital immobilisé et un risque de performance variable. Une SCPI fiscale repose plus sur un objectif patrimonial que financier immédiat : cela peut attirer les investisseurs souhaitant réduire leurs impôts tout en construisant progressivement leur patrimoine immobilier.

SCPI de plus-value

Les SCPI de plus-value ont pour objectif principal de générer une appréciation du capital investi sur le long terme plutôt que de distribuer des revenus réguliers. Leur stratégie consiste à sélectionner des actifs immobiliers présentant un fort potentiel de valorisation, par exemple des biens nécessitant une restructuration, situés dans des zones en mutation ou sous-évalués au moment de leur acquisition.

Contrairement aux SCPI de rendement, la distribution de revenus y est généralement faible, voire inexistante pendant une grande partie de la période de détention. L’essentiel des gains potentiels intervient lors de la revente des biens, moment où la plus-value réalisée est alors redistribuée aux associés. Ce type de SCPI s’adresse donc à des investisseurs patients, prêts à immobiliser leur capital plusieurs années et acceptant une prise de risque plus élevée en contrepartie d’une perspective de valorisation importante.

SCPI thématiques et diversifiées

Une SCPI thématique se concentre sur un secteur précis de l’immobilier, comme la santé, l’environnement, ou la logistique, en choisissant ses actifs en fonction d’une tendance ou d’un enjeu ciblé.

À l’inverse, une SCPI diversifiée répartit ses investissements sur plusieurs secteurs et types d’actifs immobiliers (bureaux, commerces, résidentiel, etc.), afin de mutualiser les risques et d’optimiser le potentiel de rendement global.

Tout l’enjeu pour l’épargnant est de choisir entre une stratégie spécialisée, cherchant à profiter de la dynamique d’un secteur, et une approche plus globale visant la sécurité par la diversification.

SCPI à capital fixe ou variable

Enfin, l’investisseur peut observer des différences entre les SCPI à capital fixe ou variable, qui se distinguent principalement par leur mode de fonctionnement et la flexibilité offerte aux investisseurs.

Une SCPI à capital fixe dispose d’un montant de capital déterminé à l’avance : l’émission de nouvelles parts est limitée à des périodes spécifiques ou à des augmentations de capital décidées par la société de gestion. Ainsi, la liquidité des parts dépend principalement de la rencontre entre vendeurs et acheteurs sur un marché secondaire organisé par la SCPI.

À l’inverse, une SCPI à capital variable permet aux investisseurs de souscrire ou de vendre leurs parts à tout moment, dans la limite d’un plafond de capital fixé par les statuts. L’achat et la revente des parts sont facilités, car la société de gestion gère en continu les souscriptions et rachats, ce qui offre davantage de souplesse et de liquidité pour les associés.

Ce choix structurel impacte donc la facilité d’accès, la sortie de l’investissement et la gestion du capital au sein de la SCPI.

4. Objectif n°1 : obtenir des revenus potentiels réguliers

Les SCPI sont conçues pour permettre aux investisseurs de percevoir des revenus potentiels réguliers grâce à la distribution des loyers générés par les biens immobiliers détenus par la société. Concrètement, en achetant des parts de SCPI, l’épargnant détient indirectement une fraction d’un parc immobilier composé de bureaux, commerces, logements ou autres actifs selon la stratégie de la SCPI. Les loyers encaissés par la SCPI sont ensuite redistribués, généralement de façon trimestrielle ou mensuelle, sous forme de revenus aux associés (dividendes), proportionnellement au nombre de parts détenues.

Ce mécanisme offre ainsi la possibilité d’obtenir un complément de revenu régulier, sans avoir à gérer soi-même les biens ou les locataires. Les SCPI dites « de rendement » sont particulièrement orientées vers cette logique, en recherchant l’optimisation des revenus locatifs et leur redistribution fréquente. Toutefois, le montant des revenus peut varier selon la performance du parc immobilier, la gestion, et la conjoncture économique, ce qui implique une part de risque.

5. Objectif n°2 : se construire un patrimoine immobilier progressivement

Les parts de SCPI offrent la possibilité de se construire un patrimoine immobilier de façon progressive, car il est possible d’investir des montants adaptés à sa capacité d’épargne, sans avoir à mobiliser une somme importante dès le départ. Chaque souscription supplémentaire permet d’augmenter sa participation dans le parc immobilier détenu par la SCPI, favorisant une accumulation de biens au fil du temps.

Par ailleurs, ce mécanisme s’inscrit dans une logique de long terme : la détention de parts permet de bénéficier de la valorisation potentielle du patrimoine immobilier géré par la SCPI, tout en profitant des revenus (non garantis) générés sur la durée.

6. Objectif n°3 : diversifier son patrimoine

Les SCPI permettent de diversifier son patrimoine en donnant accès à un large éventail de biens immobiliers répartis sur plusieurs secteurs géographiques et économiques. Contrairement à l’achat d’un bien immobilier en direct, l’investissement via une SCPI mutualise les risques sur différents types de biens (bureaux, commerces, logements, santé, logistique…) et différents locataires, réduisant ainsi l’impact d’une éventuelle vacance ou d’un défaut de paiement. Cette diversification contribue à mieux protéger l’investisseur contre les aléas du marché immobilier et à profiter de la performance de plusieurs segments simultanément.

De plus, les SCPI sont souvent gérées par des professionnels qui sélectionnent les actifs selon des critères de rentabilité et de stabilité, ce qui permet à l’épargnant de bénéficier de l’expertise d’une équipe dédiée et d’accéder à des opportunités parfois inaccessibles en direct. Ainsi, intégrer des parts de SCPI dans son portefeuille constitue une stratégie efficace pour équilibrer ses placements entre immobilier, produits financiers et autres actifs, tout en optimisant le couple rendement/risque.

7. Objectif n°4 : préparer sa transmission

Les SCPI peuvent être intégrées dans une stratégie de transmission, en complément d’autres actifs financiers ou immobiliers. Cela permet de faciliter le passage de son patrimoine immobilier à ses héritiers tout en bénéficiant d’une plus grande souplesse. En effet, les parts de SCPI sont plus simples à transmettre que des biens immobiliers détenus en direct, puisqu’elles sont facilement divisibles et que leur valeur est clairement déterminée, ce qui simplifie le partage entre héritiers et la gestion successorale. De plus, il est possible d’anticiper la transmission en spécifique des donations de parts de son vivant, souvent dans un cadre fiscal avantageux.

8. Objectif n°5 : épargner dans la pierre et se protéger (en partie) de l’inflation

Pour certains investisseurs, la SCPI représente un moyen d'accéder à l'immobilier tout en recherchant un équilibre entre rendement potentiel, capitalisation et protection progressive contre l’inflation.

Investir progressivement, c’est-à-dire acquérir des parts de SCPI à différents moments, permet de lisser le prix d’achat et d’atténuer les effets d’un éventuel point d’entrée peu favorable sur le marché immobilier. Cette stratégie, appelée aussi « investissement par paliers » ou « investissement programmé », consiste à répartir son effort d’épargne dans le temps plutôt que de placer une somme importante en une seule fois. En observant les cycles du marché, l’investisseur peut ainsi profiter de périodes plus attractives et limiter le risque d’acheter au plus haut. Ce mode d’investissement s’adresse particulièrement à ceux qui souhaitent épargner et investir dans la pierre en douceur, tout en gardant la flexibilité d’ajuster leurs apports selon l’évolution de leurs capacités financières ou des condition économiques.

Par ailleurs, les loyers perçus dans le cadre d’un investissement immobilier, notamment via les SCPI, sont souvent indexés sur des indices économiques comme l’Indice de Référence des Loyers (IRL) pour les logements ou l’Indice des Loyers Commerciaux (ILC) pour les locaux professionnels. Cela signifie que le montant du loyer peut être réajusté périodiquement (généralement chaque année) en fonction de l’évolution de ces indices, qui eux-mêmes reflètent l’inflation ou la conjoncture économique. Ainsi, lorsque les prix augmentent dans l’économie, les loyers ont vocation à suivre cette tendance, ce qui permet de préserver, au moins en partie, le pouvoir d’achat des revenus potentiels générés par l’investissement. Toutefois, cette protection n’est pas automatique : elle dépend du type de bail signé (certains baux prévoient des plafonds ou des modalités spécifiques d’indexation) et de la capacité des locataires à assumer une hausse de loyer. Si un locataire rencontre des difficultés financières, il pourrait aussi négocier ou refuser une augmentation, ou, dans le pire des cas, cesser de payer.

9. Objectif n°6 : l’immobilier locatif de façon indirecte

Pour ceux qui souhaitent faire fructifier leur argent et bénéficier de revenus immobiliers sans gérer directement un logement, les SCPI représentent une alternative pratique et structurée.

En effet, ce placement dans la pierre-papier permet d’obtenir des revenus, mais sans avoir à gérer soi-même les contraintes liées à la location d’un bien (comme les travaux, la recherche de locataires ou le suivi administratif), en contrepartie de frais de gestion. En souscrivant à des parts de SCPI, l’épargnant devient indirectement propriétaire d’un portefeuille de biens immobiliers, gérés par des professionnels. Il perçoit ainsi une part des loyers générés, tout en gagnant du temps et en évitant les soucis de gestion. De fait, l'immobilier locatif de façon indirecte est moins chronophage et plus facile à suivre.

10. Objectif n°7 : optimiser sa fiscalité

Les SCPI peuvent contribuer à la réduction de la fiscalité de plusieurs manières, selon leur nature et le dispositif fiscal associé. Certaines SCPI, dites « fiscales », investissent dans des biens éligibles à des régimes avantageux comme la loi Pinel, le dispositif Malraux ou le déficit foncier. En souscrivant à ces SCPI, l’investisseur peut bénéficier d’une réduction d’impôt proportionnelle au montant de son investissement, ou imputer des charges sur ses revenus fonciers, ce qui diminue son revenu imposable.

De plus, en fonction de la structure de la SCPI et du mode de détention (par exemple en démembrement de propriété), il est possible d’optimiser la fiscalité sur les revenus perçus ou sur la transmission du patrimoine.

11. Objectif n°8 : accéder à l’immobilier professionnel difficilement accessible en direct

Les SCPI permettent aux particuliers d’investir dans des segments de l’immobilier professionnel (bureaux, commerces, logistique, santé ou hôtellerie) qui nécessitent généralement des montants très élevés et une expertise pointue. Grâce à la mutualisation des capitaux, il devient possible de détenir une fraction de biens prestigieux ou stratégiquement situés, inaccessibles en achat direct, et de profiter ainsi de leur potentiel de valorisation et de rendement.

12. Objectif n°9 : préparer sa retraite en générant des revenus complémentaires

De nombreux investisseurs utilisent les SCPI dans une logique de préparation de la retraite. La perception régulière de revenus potentiels, sous forme de dividendes issus des loyers, permet de compléter la pension et d’anticiper la baisse de revenus à la cessation d’activité. Cette stratégie peut être adaptée selon l’âge, le profil de risque et les besoins de l’épargnant, en programmant par exemple des rachats progressifs de parts au fil du temps.

13. Objectif n°10 : bénéficier d’une accessibilité et d’une liquidité supérieures à l’immobilier en direct

Enfin, investir en SCPI est souvent plus simple et plus rapide que d’acheter un bien immobilier en direct : la souscription s’effectue en quelques démarches, pour un montant accessible, et la revente des parts peut être facilitée selon le type de SCPI (notamment à capital variable), même si la liquidité reste limitée. Cette souplesse d’accès et de sortie séduit particulièrement les investisseurs recherchant une solution patrimoniale flexible.

L’investissement en SCPI se distingue par sa capacité à offrir une diversification patrimoniale, une accessibilité accrue au marché immobilier professionnel, ainsi qu’une gestion totalement déléguée. Que ce soit pour préparer sa retraite, générer des revenus complémentaires ou bénéficier d’une solution plus souple que l’immobilier en direct, les SCPI présentent de nombreux atouts. Il convient toutefois de bien s’informer, de comparer les différentes solutions et d’évaluer son propre horizon d’investissement en amont.