Retraite

La participation et l'intéressement pour préparer sa retraite

Temps de lecture: 11 minutes

En bref

Préparer sa retraite grâce à la participation et à l'intéressement, c'est en partie possible — à condition de bien comprendre les dispositifs d’épargne salariale et de faire les bons choix :

  • Les primes de participation (obligatoire dans les entreprises de 50 salariés et plus) et d’intéressement (facultatif) récompensent les résultats de l’entreprise.
  • Ces primes peuvent être perçues immédiatement (et imposées), ou placées sur un plan d’épargne salariale comme le PEE, le PERCO ou le PER, pour constituer une épargne retraite.
  • Le placement offre une fiscalité spécifique (exonération d’impôt sur le revenu) et parfois un abondement de l’employeur.
  • L’épargne est généralement bloquée, sauf cas de déblocages anticipés prévus par la loi.
  • Chaque salarié doit ensuite adapter la gestion de son épargne salariale à ses objectifs, son âge, et son niveau de risque acceptable.

Préparer sa retraite peut sembler complexe, mais des dispositifs comme la participation et l'intéressement offrent des solutions concrètes pour aider les salariés. En plaçant les primes issues de ces dispositifs dans un plan d’épargne salariale, tel qu’un PEE, un PERCO ou un PER, chaque salarié peut alors bénéficier d’une fiscalité spécifique sur les sommes perçues et parfois d’un abondement de l’employeur. Ces outils, mis en place par l’entreprise pour valoriser le travail et les résultats, peuvent ainsi participer à une meilleure gestion du revenu de demain.

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2. Comprendre la participation et l’intéressement

La participation et l’intéressement sont deux dispositifs mis en place par les entreprises pour associer les salariés aux résultats et aux bénéfices de leur travail.

Définitions et objectifs

La participation est un dispositif obligatoire dans les entreprises de 50 salariés ou plus. Elle permet de redistribuer une part des bénéfices de l’entreprise aux salariés, selon un calcul défini par la loi. Le montant attribué dépend des résultats de l’entreprise, et sa répartition suit des règles précises, fixées dans un contrat appelé accord de participation.

L’intéressement, lui, est un dispositif facultatif, mis en place à l’initiative de l’employeur ou via un accord avec les salariés. Il vise à récompenser l’atteinte de certains objectifs, souvent liés à la performance de l’entreprise, au chiffre d’affaires ou à des critères de qualité. L’intéressement peut concerner toutes les entreprises, quelle que soit leur taille.

Dans les deux cas, l’objectif est double : motiver les salariés en les impliquant davantage dans la vie de l’entreprise, et leur permettre de bénéficier d’un revenu complémentaire, sous forme de prime, qui peut être perçue directement ou placée dans un plan d’épargne salariale.

Différences clés entre participation et intéressement

La première grande différence entre participation et intéressement réside dans leur obligation. La participation est imposée par la loi dans les entreprises d’au moins 50 salariés, tandis que l’intéressement reste un choix, même s’il est encouragé par des avantages fiscaux et sociaux.

Autre distinction importante : le calcul de la prime de participation est encadré par la loi, tandis que celui de l’intéressement est librement défini dans l’entreprise, dans le respect de certaines règles. Les modalités de versement, les critères d’éligibilité, le plafond, ou encore les conditions de déblocage varient selon le dispositif choisi.

3. Les mécanismes de versement et d’affectation des primes

Lorsque l’entreprise met en place un dispositif de participation ou d’intéressement, le salarié peut percevoir une prime en fonction des résultats et des bénéfices générés au cours de l’année. Ces versements représentent une véritable opportunité pour se constituer une épargne, notamment en vue de la retraite.

Les options disponibles pour les salariés

Le salarié dispose de deux grandes options pour chaque prime versée par l’employeur : il peut choisir de la percevoir immédiatement, comme un revenu supplémentaire soumis à l’impôt sur le revenu, ou bien de la placer dans un plan d’épargne salariale.

Plusieurs plans sont accessibles, selon les dispositifs mis en place dans l’entreprise :

  • Le PEE (Plan d’Épargne Entreprise), qui permet de placer les primes pour une durée de 5 ans, sauf cas de déblocage anticipé prévus par la loi (mariage, naissance, achat de résidence principale, etc.).
  • Le PERCO (Plan d’Épargne Retraite Collectif), progressivement remplacé par le PER (Plan d’Épargne Retraite), qui permet d’orienter les versements vers une épargne retraite, bloquée jusqu’au départ à la retraite, sauf exceptions encadrées par la loi.
  • Le PER collectif, intégré dans le nouveau cadre d’assurance retraite, qui répond à l’objectif de mieux préparer la vie après le travail grâce à une gestion plus souple et personnalisable.

Les conditions fiscales et sociales

Lorsque le salarié choisit de placer ses primes dans un dispositif comme un PEE ou un PER, il peut bénéficier d’un double avantage : une exonération d’impôt sur le revenu (dans la limite d’un plafond légal), et une exonération de certaines charges sociales.

De plus, l’employeur peut compléter le versement du salarié grâce à un abondement, c’est-à-dire une participation supplémentaire, souvent plafonnée selon le plan. Cela permet d’augmenter le montant total placé sur le dispositif, sans effort financier supplémentaire de la part du salarié.

Il est important de noter que ces avantages fiscaux et sociaux sont soumis au respect de certaines conditions définies par la loi, notamment sur le montant, la durée de blocage, ou encore le respect des plafonds annuels de versements. Une bonne gestion de ces dispositifs passe donc par une bonne information, et parfois un accompagnement.

4. Le rôle de l’épargne salariale dans la préparation de la retraite

Utiliser l’épargne salariale pour préparer sa retraite est une stratégie fréquemment adoptée par les salariés. Tout l’enjeu : transformer les primes issues de la participation ou de l’intéressement en un revenu futur.

La capitalisation à long terme

En choisissant de placer ses primes sur un plan comme le PER, le salarié opte pour une capitalisation sur le long terme. En effet, ce type de dispositif permet de bloquer les versements jusqu’au départ à la retraite, sauf cas spécifiques de déblocage anticipé prévus par la loi (invalidité, décès du conjoint, achat de la résidence principale, etc.).

Le montant accumulé au fil des années, notamment grâce à l’abondement de l’employeur et aux éventuels gains liés à la gestion du plan, peut ainsi constituer un complément important de revenus pour la vie après le travail. Cela permet de lisser la baisse de revenu souvent constatée à la retraite, en y ajoutant une source de revenu issue de l’entreprise elle-même.

Rappelons-le, le PER est un contrat souple, qui permet une sortie en capital ou en rente, en fonction du choix du salarié au moment du départ. La gestion de ce dispositif, quant à elle, peut être pilotée en fonction de l’âge, des objectifs et du profil de risque de l’épargnant, ce qui en fait un outil flexible pour préparer l’avenir.

Un complément aux régimes de retraite obligatoires

Les pensions versées par les régimes obligatoires de retraite sont souvent inférieures au dernier revenu, pour de nombreux salariés. L’épargne salariale devient donc une réponse concrète pour compléter ces revenus à la retraite.

Les primes issues de la participation et de l’intéressement, lorsqu’elles sont placées dans un plan comme le PER, permettent de se construire un capital personnel, sans alourdir immédiatement la charge fiscale, grâce aux exonérations d’impôt et de charges sociales prévues, dans les limites fixées par la loi.

En utilisant les plans proposés par l’employeur, les salariés peuvent donc bénéficier d’une mise en épargne automatique, régulière, et souvent bonifiée, dans un cadre fiscal spécifique.

5. L’évaluation des rendements et des risques

Placer ses primes issues de la participation ou de l’intéressement dans un plan d’épargne salariale comme un PEE, un PERCO ou un PER permet de viser un meilleur revenu futur. Mais comme tout dispositif d’épargne, ces plans présentent à la fois des avantages et des risques.

Le potentiel de gains

Les sommes versées sur un plan d’épargne salariale peuvent générer des revenus (non garantis) sous forme de plus-values ou d’intérêts, selon les supports choisis (Fonds euros, épargne en actions, en obligations, en immobilier…). En fonction de la stratégie de gestion adoptée, le salarié peut espérer un montant plus élevé à la retraite que s’il avait simplement perçu ses primes directement.

Autre avantage : l’employeur peut, selon les dispositifs en place dans l’entreprise, ajouter un abondement aux versements réalisés par le salarié sur son plan. Cet abondement peut atteindre jusqu’à 300 % des primes versées, dans la limite d’un plafond annuel défini par la loi, ce qui représente un levier important pour augmenter l’épargne salariale sans effort supplémentaire de l’épargnant.

En plus de cela, les exonérations d’impôt sur le revenu et de charges sociales, sous certaines conditions, renforcent la rentabilité nette de l’épargne. Cela peut donc représenter une réelle mise en valeur du travail fourni tout au long de l’année.

Les risques associés

Cependant, il est essentiel de garder à l’esprit que tout placement comporte une part de risque. Dans le cadre d’un plan d’épargne salariale, les primes investies peuvent être placées sur des marchés financiers (via les unités de compte), dont la valeur peut fluctuer à la hausse comme à la baisse. Il y a alors un réel risque de perte en capital.

Certains supports sont plus sécurisés, mais offrent des rendements plus faibles. D’autres, plus dynamiques, visent une performance supérieure, mais présentent un risque plus grand. Il revient donc à chaque salarié de bien définir ses objectifs, son horizon de placement et sa tolérance au risque.

6. Points de vigilance et conseils pratiques

La mise en place d’un plan d’épargne salariale est une excellente occasion pour un salarié de se constituer une épargne pour la retraite. Toutefois, comme pour tout dispositif, il est important d’en connaître les règles, les limites et les bonnes pratiques afin d’en optimiser les avantages, tout en évitant les mauvaises surprises.

La durée de blocage des fonds

Les versements effectués sur un PEE sont en principe bloqués pendant 5 ans. Sur un PER ou un ancien PERCO, les sommes sont bloquées jusqu’au départ à la retraite. Il existe néanmoins des cas de déblocage anticipé prévus par la loi : mariage, naissance, divorce, décès du conjoint, invalidité, fin de contrat de travail, ou encore acquisition de la résidence principale.

Avant de placer ses primes, le salarié doit donc réfléchir à ses besoins à moyen et long terme. Si l’objectif est de disposer rapidement de cette épargne, mieux vaut opter pour un dispositif plus souple ou percevoir directement la prime, même si cette dernière est alors soumise à l’impôt sur le revenu.

Le choix des supports d’investissement

Chaque plan propose plusieurs types de placements : des fonds sécurisés à faible rendement, ou des fonds dynamiques investis en actions, en obligations ou en immobilier, au potentiel de gains plus élevé, mais avec un niveau de risque plus important. Le choix dépendra alors du profil du salarié, de ses objectifs, de son âge, et de sa tolérance au risque.

Certains plans offrent une gestion pilotée, qui adapte automatiquement l’allocation d’actifs au fur et à mesure que le salarié approche de la retraite. Ce dispositif, souvent géré par un assureur ou un gestionnaire professionnel, peut être particulièrement utile pour ceux qui ne souhaitent pas suivre l’évolution des marchés au quotidien.

Il est aussi possible d’opter pour une gestion libre, en sélectionnant soi-même les supports. Dans ce cas, il est fortement conseillé de se former ou de demander conseil pour faire les meilleurs choix en fonction de sa situation.

Information et transparence

Tout salarié doit avoir accès à une information claire et complète sur les dispositifs proposés par son entreprise. Cette transparence concerne les règles de calcul, les modalités de versement, les cas de déblocage, les frais de gestion, les avantages fiscaux, les supports proposés, ainsi que les performances passées.

En ce sens, l’employeur doit fournir un livret d’épargne salariale, un relevé annuel des montants placés, et des simulations selon différents scénarios de retraite. Il est essentiel de bien lire ces documents et de ne pas hésiter à poser des questions ou à se faire accompagner.

Préparer sa retraite, c’est aussi savoir tirer parti des dispositifs que l’entreprise met à disposition. Grâce à la participation, à l’intéressement et aux plans d’épargne salariale comme le PEE, le PERCO ou le PER, chaque salarié peut transformer ses primes en un véritable capital pour l’avenir. Il ne tient qu’à vous de bien vous informer… et de commencer à placer dès aujourd’hui pour votre avenir.