La fiscalité des pensions de retraite
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En bref :
En France, les pensions de retraite sont des revenus imposables soumis à plusieurs règles fiscales :
- Toutes les pensions, de base ou complémentaires, doivent être déclarées à l’administration fiscale.
- Un abattement de 10 % est appliqué sur le montant brut des pensions avant imposition.
- L’impôt sur le revenu suit un barème progressif, avec des taux allant de 0 % à 45 %.
- Des prélèvements sociaux (CSG, CRDS, CASA) sont également retenus selon votre revenu fiscal de référence.
- Certaines situations permettent une exonération ou un taux réduit (faibles revenus, invalidité, etc.).
- Les rentes, allocations, ou pensions perçues à l’étranger peuvent aussi être concernées.
En France, les pensions de retraite constituent une source essentielle de revenus pour des millions de personnes ayant atteint l’âge du départ en retraite. Comme tout revenu, ces pensions sont soumises à un système d’imposition, avec des règles fiscales précises.
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2. Les différents types de pensions de retraite
En France, le système de retraite repose sur plusieurs régimes qui versent des pensions à différents titres. Chaque type de revenu de retraite a ensuite ses propres règles en matière de déclaration fiscale, de prélèvements sociaux et de droits à pension.
La retraite de base
La retraite de base est versée par le régime général de l’assurance vieillesse, un service public géré par l’Assurance retraite. Elle concerne la majorité des salariés du secteur privé. Le montant de cette pension dépend notamment de l’âge de départ, du nombre de trimestres cotisés, du salaire moyen, et du régime auquel la personne a été affiliée.
Ce revenu est imposable, soumis aux prélèvements sociaux comme la CSG (Contribution Sociale Généralisée), la CRDS (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale), ainsi qu’à la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA).
La retraite complémentaire
En complément de la retraite de base, les salariés du secteur privé perçoivent une pension complémentaire, principalement versée par l’Agirc-Arrco. Ce régime est financé par les cotisations des actifs et fonctionne par points. Le montant de la pension complémentaire dépend donc du nombre de points acquis durant la carrière. Là encore, ces revenus sont imposables et soumis aux prélèvements sociaux, avec un taux variable selon la situation fiscale du bénéficiaire.
Les pensions spécifiques
D’autres types de pensions ou allocations existent, comme les rentes d’invalidité, les pensions de réversion (versées au conjoint survivant), ou encore certaines allocations versées en cas de maladie ou de handicap. Le traitement fiscal de ces revenus dépend du type de pension, de la source du versement, et du statut de la personne concernée. Certaines rentes peuvent être partiellement ou totalement exonérées d’impôt, selon les cas.
Cas particulier : retraite à l’étranger
Les retraités résidant à l’étranger doivent également déclarer leurs revenus en France, selon leur situation et les accords de non-double imposition. Ces revenus sont soumis à un régime fiscal spécifique, à bien anticiper lors de la déclaration annuelle auprès de l’administration fiscale.
3. L’imposition des pensions de retraite
Une fois les pensions de retraite versées, elles deviennent des revenus à déclarer auprès de l’administration fiscale. En France, ces montants sont considérés comme des revenus imposables, au même titre que les salaires ou les rentes viagères. La situation fiscale d’un retraité dépend donc non seulement du montant total de ses pensions perçues, mais aussi de son régime d’affiliation, du nombre de parts fiscales de son foyer, et d’éventuelles autres allocations ou indemnités reçues.
Un traitement fiscal commun à la plupart types de pensions
La majorité des pensions de retraite, qu’elles soient versées par un régime de base ou un régime complémentaire, sont soumises à l’impôt sur le revenu. Cela signifie qu’elles doivent être intégrées dans la déclaration annuelle des revenus. Cette imposition s’applique aux pensions versées aux retraités résidant en France, mais aussi, dans certains cas, à ceux vivant à l’étranger, en fonction des conventions fiscales internationales.
L’abattement forfaitaire de 10 %
Pour alléger la fiscalité sur les revenus de retraite, un abattement forfaitaire de 10 % est automatiquement appliqué sur le montant brut des pensions déclarées.
En 2025, cet abattement ne peut pas être inférieur à 450 € ni supérieur à 4 399 € par foyer fiscal.
L’abattement concerne aussi bien les rentes issues des régimes obligatoires que certains versements issus de la capitalisation, comme les rentes viagères à titre gratuit (notamment celles issues de l’assurance vie ou du PER).
>Guide à lire : L'imposition des revenus locatifs à la retraite.
4. Le barème progressif de l’impôt sur le revenu applicable en 2025
En France, l’impôt sur le revenu fonctionne selon un barème progressif : plus le montant total des revenus imposables est élevé, plus le taux d’imposition appliqué augmente. Ce principe concerne aussi les pensions de retraite, qui, en tant que revenus, sont soumises aux mêmes règles que les salaires ou autres rentes.
Un barème actualisé chaque année
Chaque année, l’administration fiscale met à jour le barème de l’impôt sur le revenu pour tenir compte de l’inflation et des évolutions économiques. En 2025, les seuils ont été revalorisés de 2 %, ce qui permet à certains retraités de limiter l’impact de la hausse de leurs revenus sur le taux d’imposition applicable.
Voici, à titre informatif, le barème progressif de l’impôt sur le revenu pour 2025 (après abattement de 10 % sur les montants des pensions) :
Tranche de revenu imposable (par part) | Taux d’imposition appliqué |
Jusqu’à 11 294 € | 0 % |
De 11 295 € à 28 797 € | 11 % |
De 28 798 € à 82 341 € | 30 % |
De 82 342 € à 177 106 € | 41 % |
Ces taux s’appliquent par tranches, ce qui signifie que seule la partie du revenu dépassant un certain seuil est imposée au taux correspondant. Par exemple, un retraité avec une pension imposable de 30 000 € verra une partie de ses revenus imposée à 0 %, une autre à 11 %, et le reste à 30 %, selon la progressivité du système fiscal.
Il est donc important de souligner que le passage d’une tranche à l’autre n’entraîne pas une hausse brutale de l’impôt, puisque seule la partie du revenu située dans la tranche supérieure est affectée par le taux plus élevé.
Les effets du quotient familial et des parts fiscales
Le système fiscal français tient aussi compte de la situation familiale via le quotient familial. Chaque personne à charge augmente le nombre de parts fiscales, ce qui peut abaisser le montant de l’impôt à payer. Cela s’applique également aux retraités vivant en couple ou ayant des personnes à charge pour invalidité ou maladie.
5. Les prélèvements sociaux sur les pensions de retraite
En plus de l’impôt sur le revenu, les pensions de retraite sont soumises à des prélèvements sociaux. Ces contributions sociales représentent même une part importante de la fiscalité applicable aux retraités. Ces dernières financent en partie la protection sociale, notamment l’assurance maladie, l’assurance invalidité ou encore les allocations de solidarité. Ces prélèvements varient selon la situation de la personne, son revenu fiscal de référence (RFR), et son nombre de parts fiscales.
Les principaux prélèvements sociaux applicables
Les pensions de retraite, qu’elles soient issues d’un régime de base, d’un régime complémentaire, ou versées sous forme de rentes viagères, peuvent être soumises à plusieurs types de cotisations sociales :
- CSG (Contribution Sociale Généralisée) : taux variable selon le revenu, entre 0 % et 8,3 %.
- CRDS (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale) : taux de 0,5 %.
- CASA (Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie) : taux de 0,3 %, applicable à certaines personnes selon leur situation fiscale.
Ces prélèvements s’appliquent sur le montant brut des pensions versées, avant abattement, et sont directement déduits par l’organisme payeur (comme l’Assurance retraite ou l’Agirc-Arrco).
Des taux modulés selon le revenu fiscal de référence
Le taux des prélèvements sociaux dépend principalement du revenu fiscal de référence (RFR), calculé par l’administration fiscale à partir de la déclaration de l’année précédente. En 2025, les seuils ont été revalorisés. Pour vous donner une idée, voici les grands paliers pour une personne seule (les seuils sont majorés pour les couples ou selon le nombre de parts) :
- Exonération totale : si le RFR est inférieur à 12 230 €.
- Taux réduit de CSG : pour les RFR intermédiaires (entre 12 230 € et 15 988 €).
- Taux médian : applicable à une large partie des retraités (jusqu’à 24 000 €).
- Taux plein : au-delà de ces plafonds.
Les cas d’exonération ou de taux réduits
Certaines personnes peuvent bénéficier d’exonérations ou de taux réduits :
- Les retraités à faibles revenus.
- Ceux bénéficiant de pensions d’invalidité ou d’allocations de solidarité.
- Les rentes viagères versées à titre onéreux peuvent aussi avoir un traitement fiscal spécifique, selon l’âge au moment du versement.
Comprendre la fiscalité des pensions de retraite permet de mieux anticiper sa situation financière et de faire valoir ses droits. Entre impôt, abattement, taux d’imposition, et prélèvements sociaux, chaque revenu versé peut avoir un impact fiscal. Nous vous recommandons de vous tenir informé et de vérifier votre déclaration chaque année.
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