Retraite

La retraite et la prise en compte des heures supplémentaires

Temps de lecture: 12 minutes

Pour résumer :

Travaillez plus, cotisez plus, mais est-ce que cela améliore vraiment votre retraite ? Les heures supplémentaires et heures complémentaires peuvent influencer votre pension, mais encore faut-il comprendre comment elles sont prises en compte dans votre carrière :

  • Les heures supplémentaires : elles augmentent votre revenu et sont prises en compte dans le calcul de votre salaire annuel moyen et la validation de vos trimestres.
  • Les heures complémentaires : pour les salariés à temps partiel, elles comptent aussi, mais peuvent ne pas suffire pour valider assez de trimestres.
  • Les cotisations sociales : certaines exonérations existent, mais elles ne réduisent pas vos droits à la retraite.
  • Les primes et autres revenus : seules celles soumises à cotisations comptent pour votre montant de pension.

La retraite constitue une étape clé de la carrière des salariés, et son montant dépend de nombreux paramètres, dont les heures supplémentaires effectuées au cours de l’activité professionnelle. À ce titre, de nombreux travailleurs s’interrogent sur l’impact de ces heures sur leur pension. Voici donc quelques explications.

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2. FOCUS sur les heures supplémentaires et complémentaires

La prise en compte des heures supplémentaires et des heures complémentaires est un sujet essentiel pour les salariés qui souhaitent anticiper leur retraite. En effet, ces heures ont un impact direct sur le montant de la pension, le nombre de trimestres validés et le calcul du salaire annuel moyen. Néanmoins, pour bien comprendre leur rôle, il est déjà important de différencier les heures supplémentaires des heures complémentaires.

Les heures supplémentaires : définition et fonctionnement

Les heures supplémentaires correspondent aux heures de travail effectuées au-delà de la durée légale de 35 heures par semaine. Elles concernent tous les salariés en contrat à temps plein et permettent d’augmenter la rémunération perçue. Selon le nombre d’heures effectuées, un taux de majoration s’applique :

  • +25 % pour les huit premières heures supplémentaires (de la 36ᵉ à la 43ᵉ heure de travail par semaine),
  • +50 % pour les heures supplémentaires au-delà de la 43ᵉ heure.

Ces heures supplémentaires donnent donc droit à une rémunération plus élevée et à une augmentation du salaire annuel. En revanche, leur prise en compte dans le calcul de la retraite dépend des cotisations sociales versées par le salarié et l’employeur.

Les heures supplémentaires peuvent aussi ouvrir droit à un repos compensateur, en fonction des conventions collectives et des accords d’entreprise. Ce temps de repos peut quant à lui influencer la durée d’activité et donc le nombre de trimestres validés pour la retraite. Mais nous y reviendrons…

Les heures complémentaires : une spécificité pour les salariés à temps partiel

Les salariés en contrat à temps partiel ne peuvent pas effectuer d’heures supplémentaires. En revanche, ils peuvent réaliser des heures complémentaires, qui sont des heures de travail effectuées en plus de la durée prévue dans leur contrat de travail à temps partiel, mais sans dépasser le seuil des 35 heures hebdomadaires.

Le régime des heures complémentaires prévoit les règles suivantes :

Une limite de 10 % de la durée de travail contractuelle, pouvant aller jusqu’à un tiers en cas d’accord collectif.

Un taux de majoration de 10 % pour les premières heures complémentaires, puis 25 % au-delà.

Ces heures complémentaires augmentent le revenu du salarié et influencent directement son salaire annuel moyen. De plus, elles peuvent aussi impacter le nombre de trimestres validés pour la retraite.

Dans certains cas, le salarié à temps partiel peut demander à surcotiser sur ses heures complémentaires afin d’augmenter ses droits à la retraite. Cette option permet d’anticiper au mieux son départ à la retraite.

Heures supplémentaires et heures complémentaires : des règles différentes, mais un même enjeu

Que ce soit pour les salariés à temps plein effectuant des heures supplémentaires ou les salariés à temps partiel réalisant des heures complémentaires, ces périodes de travail supplémentaires jouent un rôle clé dans le calcul de la pension de retraite. Souvenez-vous avant tout que leur prise en compte dépend des cotisations sociales versées et de leur impact sur le salaire annuel moyen.

Ainsi, chaque salarié doit être attentif à la manière dont ces heures sont déclarées par l’employeur, afin que ces dernières soient bien comptabilisées pour les droits à la retraite.

3. L’impact des heures supplémentaires sur la retraite

La prise en compte des heures supplémentaires dans le calcul de la retraite

Les heures supplémentaires sont comptabilisées dans le calcul de la retraite à plusieurs niveaux :

  • Le salaire annuel moyen : Le montant de la pension est déterminé en grande partie à partir du salaire annuel moyen perçu durant les meilleures années de carrière. Or, comme les heures supplémentaires augmentent le revenu du salarié, elles contribuent à l’élévation de ce salaire annuel, ce qui peut influencer positivement le calcul de la retraite.
  • La validation des trimestres : Pour qu’un salarié puisse bénéficier d’une pension de retraite complète, il doit valider un certain nombre de trimestres d’assurance. Or, la validation des trimestres dépend du montant des revenus soumis aux cotisations sociales et non du nombre d’heures travaillées. En 2025, pour valider un trimestre, il faut avoir perçu un revenu correspondant à 150 fois le SMIC horaire en vigueur. Comme les heures supplémentaires augmentent la rémunération annuelle, elles permettent aux salariés de valider plus rapidement leurs trimestres de retraite, voire d’en obtenir davantage au cours d’une même année (en sachant qu’il est impossible d’en accumuler plus de 4 par an).

Les cotisations sociales sur les heures supplémentaires et leur impact sur la retraite

Depuis plusieurs années, des mesures d’allègement de charges sur les cotisations sociales des heures supplémentaires ont été mises en place. Ces exonérations ont pour but d’encourager les entreprises à proposer davantage d’heures aux salariés tout en augmentant leur pouvoir d’achat. Dans ce cas, notez que :

  • Les heures supplémentaires sont exonérées d’une partie des cotisations sociales salariales sur la retraite de base et complémentaire.
  • Cependant, ces exonérations n’ont aucun impact négatif sur les droits à la retraite, car l’État compense les cotisations non perçues afin de garantir la prise en compte de ces heures pour le calcul des trimestres et du montant de la pension.
  • L’employeur, en revanche, continue de verser des cotisations patronales sur ces heures, ce qui permet aussi leur parfaite prise en compte dans les régimes de retraite.

Les heures supplémentaires et le départ à la retraite

En augmentant les revenus et en permettant la validation de trimestres plus rapidement, les heures supplémentaires peuvent aider un salarié à atteindre plus tôt le nombre requis de trimestres pour un départ à la retraite à taux plein.

Cependant, elles ne permettent pas d’avancer l’âge légal de départ, qui reste fixé à 64 ans en 2025 pour la majorité des salariés.

À noter : certains salariés ayant commencé à travailler tôt peuvent bénéficier d’un départ anticipé pour carrière longue. Dans ce cas, les trimestres validés grâce aux heures supplémentaires peuvent contribuer à remplir plus rapidement les conditions requises pour partir en retraite avant l’âge légal.

4. L’impact des heures complémentaires sur la retraite

Les heures complémentaires et le calcul de la retraite

Comme les heures supplémentaires, les heures complémentaires impactent le salaire annuel moyen, élément clé dans le calcul de la pension. Or, comme vu précédemment, plus le revenu du salarié est élevé, plus le montant de la retraite peut être optimisé. Cependant, pour les salariés en temps partiel, il est important de prendre en compte les spécificités suivantes :

  • Contrairement aux heures supplémentaires qui augmentent directement la durée de travail, les heures complémentaires peuvent avoir un impact moindre sur la validation des trimestres, car celle-ci dépend du revenu annuel perçu.
  • Pour valider un trimestre, il faut atteindre un certain montant de revenus soumis à cotisations sociales. Les salariés à temps partiel, ayant des revenus plus faibles que ceux à temps plein,  ont donc tendance à valider moins de trimestres sur une année.
  • Les heures complémentaires sont intégrées dans le salaire annuel moyen utilisé pour le calcul de la pension de retraite du régime général de la Sécurité sociale.
  • Elles sont également prises en compte par les régimes complémentaires, comme l’Agirc-Arrco, qui attribue des points de retraite en fonction du montant des cotisations versées.

La surcotisation pour améliorer ses droits à la retraite

Les salariés en temps partiel peuvent être confrontés à une validation insuffisante de trimestres, ce qui peut retarder leur départ à la retraite ou réduire le montant de leur pension. Une solution existe pour pallier cet écart : la surcotisation.

Comment fonctionne la surcotisation ?

  • Certains salariés à temps partiel peuvent demander à leur employeur d’augmenter leur taux de cotisations pour la retraite, afin que leurs heures complémentaires valident un plus grand nombre de trimestres et améliorent leur pension.
  • Cette option doit être étudiée avec attention, car elle entraîne une réduction immédiate du revenu net, mais elle peut être avantageuse à long terme pour garantir un montant de retraite plus confortable.

Quelles sont les démarches à effectuer ?

Pour mettre en place une surcotisation, le salarié doit en faire la demande auprès de son employeur et obtenir son accord.

Il est d’abord conseillé de consulter un service de retraite ou un conseiller en assurance pour évaluer l’impact financier de cette démarche sur la pension future.

5. Différences entre heures complémentaires et heures supplémentaires

Bien que les heures complémentaires et les heures supplémentaires aient en commun d’augmenter le revenu des salariés, elles sont régies par des règles différentes qui influencent leur impact sur la retraite. Pour vous permettre d’y voir plus clair, faisons un récapitulatif.

Critères 

Heures supplémentaires 

Heures complémentaires 

Qui est concerné ? 

Salariés à temps plein 

Salariés à temps partiel 

Dépassement de la durée légale ? 

Oui, au-delà de 35 heures par semaine 

Non, ne dépasse pas 35 heures par semaine 

Taux de majoration du salaire 

25 % (de la 36ᵉ à la 43ᵉ heure), 50 % au-delà 

10 % (jusqu'à 10 % du contrat), 25 % au-delà 

Impact sur la retraite 

Augmente le salaire annuel moyen, permet de valider plus rapidement des trimestres 

Augmente le revenu, mais peut ne pas suffire à valider des trimestres 

Possibilité de surcotisation ? 

Non 

Oui, sous certaines conditions 

 

6. Les primes et autres rémunérations : impact sur la retraite

En plus des heures supplémentaires et des heures complémentaires, d’autres éléments de rémunération peuvent influencer le calcul de la retraite, tels que les primes versées au cours de la carrière. Ces revenus complémentaires peuvent avoir un effet direct sur le salaire annuel moyen, le nombre de trimestres validés et, en conséquence, le montant de la pension. Cependant, leur prise en compte varie selon la nature des primes, les règles des régimes de retraite, et les cotisations sociales qui leur sont appliquées.

Les primes incluses dans le calcul de la retraite

Certaines primes et autres compléments de rémunération sont soumis aux cotisations sociales, ce qui leur permet d’être intégrées dans le salaire annuel moyen utilisé pour le calcul de la pension. Parmi ces primes, on retrouve notamment :

  • Les primes de rendement et de performance,
  • Les primes de travail versées pour des périodes spécifiques d’activité,
  • Les primes liées aux conditions de travail (travail de nuit, astreintes, insalubrité, etc.),
  • Les primes d’ancienneté, qui sont récurrentes et donc intégrées au revenu régulier du salarié.

Ces primes, soumises aux cotisations sociales, permettent d’augmenter le revenu global du salarié, ce qui peut favoriser une augmentation du montant de la pension et faciliter la validation des trimestres requis pour un départ à la retraite à taux plein.

Les primes exclues du calcul de la retraite

Attention : toutes les primes ne sont pas nécessairement prises en compte dans le calcul de la pension. En effet, certaines rémunérations ne sont pas soumises aux cotisations sociales et ne permettent donc ni d’augmenter le salaire annuel moyen, ni de valider des trimestres de cotisation. Parmi celles-ci :

  • Les primes exceptionnelles, versées ponctuellement et non intégrées à la rémunération annuelle habituelle,
  • Les primes de participation et d’intéressement, qui bénéficient d’un régime social et fiscal spécifique,
  • Les indemnités de départ versées lors de la cessation d’emploi, sauf si elles sont intégrées dans un plan de retraite d’entreprise,
  • Certaines primes de fin d’année qui ne sont pas soumises aux cotisations sociales de retraite.

Pour faire simple :

  • Si une prime fait partie du salaire annuel moyen soumis à cotisations, elle peut aider un salarié à valider plus rapidement des trimestres.
  • En revanche, si une prime est exclue du calcul, elle n’aura aucun effet sur la validation des trimestres, même si elle constitue un revenu ponctuel significatif.

Anticiper sa retraite, c’est aussi savoir comment chaque heure de travail et chaque revenu impactent le montant de la pension. Que ce soit à travers les heures supplémentaires, les heures complémentaires, les primes ou les cotisations sociales, chaque élément compte, d’où l’importance de bien comprendre la composition de sa rémunération.

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