SCPI : la donation avec réserve d'usufruit
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En bref :
Transmettre son patrimoine immobilier peut sembler complexe, mais la donation de parts de SCPI avec réserve d’usufruit offre une solution souple et encadrée. Cela permet à un parent de préparer leur succession tout en continuant à percevoir des revenus potentiels réguliers.
- La donation avec réserve d’usufruit sépare la nue-propriété et l’usufruit : Par exemple, les enfants héritent des parts, tandis que le donateur (parent) conserve les revenus potentiels.
- Le démembrement peut être viager (jusqu’au décès de l’usufruitier) ou temporaire (pour une durée fixée).
- La fiscalité repose sur un barème légal, avec des droits de donation calculés sur la nue-propriété et des abattements selon le lien de parenté.
- Un notaire reste indispensable pour sécuriser l’acte, anticiper les impôts et adapter la transmission à chaque situation.
Transmettre son patrimoine immobilier n’est pas toujours simple, surtout lorsqu’il s’agit de placements collectifs comme les SCPI. La donation avec réserve d’usufruit permet de transmettre ses parts de SCPI à ses enfants ou héritiers tout en continuant à percevoir des revenus potentiels. Cette solution peut par exemple convenir à des parents souhaitant préparer leur succession, préserver leur rendement actuel et bénéficier d’un cadre fiscal encadré, mais elle comporte aussi des risques et nécessite un accompagnement attentif, notamment par un notaire.
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2. Rappel : Fonctionnement des SCPI
Une SCPI est un placement collectif qui permet à une personne, appelée associé ou propriétaire de parts, d’investir dans de l’immobilier sans réaliser directement l’achat d’un bien. En contrepartie de frais de gestion, la société de gestion se charge de la sélection des biens, de la location et du suivi administratif. Les immeubles peuvent être des bureaux, des commerces ou encore du résidentiel. En échange de son investissement, chaque particulier peut percevoir des revenus potentiels issus des loyers.
Les parts de SCPI représentent une fraction de la propriété de ce patrimoine immobilier commun. Elles sont acquises lors de la souscription, et peuvent être revendues sur un marché secondaire. Le prix de ces parts peut évoluer à la hausse comme à la baisse, ce qui illustre l’existence de risques. Une décote est même possible si la demande de revente devient supérieure aux demandes d’achat. Les revenus potentiels et le rendement ne sont donc pas garantis, et la durée de détention doit être envisagée avec prudence.
De plus il est important de rappeler que les frais de gestion, d’entrée ou de cession réduisent la rentabilité nette pour le propriétaire. Comme pour tout placement, les impôts liés aux revenus fonciers et à la fiscalité applicable doivent donc être pris en compte par le donataire ou l’usufruitier.
3. Le démembrement de propriété
Lorsqu’une personne possède des parts de SCPI, elle détient la pleine propriété de ce placement. Cela signifie qu’elle peut à la fois en percevoir les revenus potentiels et disposer librement des parts.
Le démembrement, quant à lui, permet de séparer ces droits en deux éléments distincts : la nue-propriété et l’usufruit. L’usufruit donne au bénéficiaire, appelé usufruitier, le droit de percevoir les revenus potentiels issus des parts. Le nu-propriétaire, de son côté, conserve la propriété des parts mais ne touche pas de revenu tant que dure l’usufruit. Cette répartition peut être temporaire, pour une durée fixée à l’avance, ou viager, jusqu’au décès de l’usufruitier.
La donation avec réserve d’usufruit est une modalité fréquente : cela convient, par exemple, à un parent souhaitant transmettre son patrimoine immobilier à un enfant ou à ses héritiers tout en gardant la possibilité de continuer à percevoir les revenus. À l’extinction de l’usufruit, les enfants deviennent pleinement propriétaires des parts, sans frais supplémentaires liés à cet évènement.
Le démembrement est donc un outil de gestion patrimoniale souple qui permet d’adapter la transmission aux objectifs de la personne. Il faut cependant garder à l’esprit que, comme tout placement, ce mécanisme comporte des risques et qu’il ne doit pas être confondu avec une donation classique ou une succession classique, qui obéissent à d’autres règles.
4. Donation de parts de SCPI avec réserve d’usufruit : comment ça marche ?
La donation de parts de SCPI avec réserve d’usufruit suit plusieurs étapes précises.
Tout d’abord, la personne qui souhaite organiser la transmission de son patrimoine doit consulter un notaire. Ce professionnel prépare l’acte de donation et s’assure que les droits de chacun sont respectés.
Une fois la décision prise, l’acte est signé et transmis à la société de gestion de la SCPI, qui met alors à jour le registre des associés pour inscrire le nouveau nu-propriétaire.
Après la donation, la répartition des droits est claire :
- L’usufruitier, souvent le parent donateur, continue de percevoir les revenus potentiels générés par les parts. Ces revenus, qui s’apparentent à des loyers, restent imposables dans son foyer fiscal.
- Le nu-propriétaire, généralement un enfant ou un autre donataire, ne perçoit pas de revenu tant que l’usufruit n’a pas pris fin. Lorsque la durée prévue arrive à son terme ou au décès de l’usufruitier dans le cas d’un démembrement viager, le nu-propriétaire devient pleinement propriétaire des parts.
Il existe deux formes principales de démembrement :
- Le démembrement viager, qui s’éteint au décès de l’usufruitier, est très répandu pour préparer la succession.
- Le démembrement temporaire, lui, est limité à une durée déterminée : par exemple 5, 10 ou 15 ans.
Chaque formule a des conséquences fiscales et patrimoniales différentes, notamment sur le calcul des droits de donation et la valeur attribuée à la nue-propriété.
Cette stratégie permet de transmettre une partie de son patrimoine tout en continuant à bénéficier de revenus. Elle peut être utilisée par des parents qui souhaitent aider leurs enfants de leur vivant, tout en sécurisant leur propre revenu complémentaire. Notez qu’elle se distingue d’une donation-partage, qui répartit définitivement la propriété entre les héritiers.
La donation de parts de SCPI avec réserve d’usufruit doit donc être envisagée comme un outil d’organisation de la succession.
5. Fiscalité : ce qu’il faut savoir
Lorsqu’une personne envisage une donation de parts de SCPI avec réserve d’usufruit, il est essentiel de comprendre les règles fiscales qui encadrent ce type de transmission. La fiscalité dépend de la valeur des parts, de l’âge du donateur et du type de démembrement choisi, qu’il soit viager ou temporaire.
Les droits de donation sont calculés non pas sur la pleine propriété mais sur la valeur de la nue-propriété. Cette valeur est fixée à partir d’un barème légal qui tient compte de l’âge de l’usufruitier au jour de la donation. Plus l’usufruitier est âgé, plus la part attribuée à la nue-propriété est importante. Ce mécanisme permet à un parent de transmettre une partie de son patrimoine immobilier à ses enfants tout en réduisant la base imposable. Des abattements sont aussi applicables selon le lien de parenté.
Concernant l’impôt sur le revenu, la règle est simple : c’est l’usufruitier qui doit déclarer les revenus générés par les parts. Il perçoit les loyers et les intègre à son revenu imposable, dans la catégorie des revenus fonciers, ce qui peut avoir un effet sur son taux d’imposition et sur les prélèvements sociaux. Le nu-propriétaire, lui, ne déclare rien tant qu’il n’a pas récupéré la pleine propriété des parts.
L’impôt sur la fortune immobilière (IFI) mérite une attention particulière. En cas de démembrement, la règle prévoit que l’usufruitier déclare la valeur en pleine propriété des parts de SCPI.
La donation de parts de SCPI avec réserve d’usufruit est un outil intéressant pour préparer sa succession, transmettre progressivement son patrimoine immobilier et conserver des revenus pendant une certaine durée. Cette dernière combine souplesse et cadre légal précis, mais implique aussi des spécificités liées au prix des parts, à la fiscalité et à la liquidité. Chaque épargnant doit donc analyser sa situation, échanger avec un notaire et prendre le temps de comparer les options avant d’engager une telle transmission.
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