SCPI

SCPI : La donation simple

Temps de lecture: 8 minutes

En bref :

La donation simple de parts de SCPI est un moyen d’anticiper la transmission de son patrimoine immobilier et d’organiser sa succession. Elle permet aussi au donateur de choisir la forme qui correspond le mieux à sa situation familiale et à ses objectifs.

  • Donner en pleine propriété : l’enfant ou l’héritier devient immédiatement propriétaire des parts et perçoit les revenus potentiels.
  • Opter pour la nue-propriété : le donateur conserve l’usufruit des parts de SCPI et les revenus potentiels, tout en préparant sa transmission progressive.
  • Transmettre l’usufruit temporaire ou viager : le bénéficiaire profite des revenus potentiels pendant une durée définie ou jusqu’au décès du donateur.

Chaque forme de donation entraîne des droits spécifiques, calculés selon le barème légal et l’âge de l’usufruitier.

La donation simple de parts de SCPI est un outil qui permet de transmettre ses parts de SCPI de son vivant à ses enfants ou à d’autres héritiers, dans un cadre juridique précis. Cette dernière nécessite toutefois de prendre en compte la fiscalité et les règles de gestion de la société, afin d’adapter l’acte aux besoins de la vie familiale et à la bonne organisation du patrimoine immobilier.

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2. Donation simple vs donation-partage

  • La donation simple est un acte juridique par lequel un donateur décide de transmettre une partie de son patrimoine, comme des parts de SCPI, à un enfant, à un conjoint ou à d’autres héritiers. Elle se réalise du vivant du propriétaire, sans attendre le décès, et permet de prévoir une transmission progressive tout en gardant une certaine souplesse dans la gestion familiale. L’objectif est souvent d’optimiser la succession, de préparer l’avenir et de répartir les droits entre les membres de la famille.
  • La donation-partage, quant à elle, est une opération différente : elle fige la répartition du patrimoine entre plusieurs enfants ou héritiers au moment de l’acte. Contrairement à la donation simple, la donation-partage vise à éviter certains conflits potentiels au moment de la succession classique, car chacun reçoit immédiatement une part déterminée et acceptée.

La donation simple est souvent choisie lorsqu’un donateur souhaite aider ponctuellement un enfant ou un proche, par exemple pour financer un projet immobilier ou un investissement. Elle permet de transmettre progressivement ses biens, que ce soit en pleine propriété ou en démembrement. Le recours à un notaire est vivement recommandé pour sécuriser l’acte, vérifier les abattements fiscaux disponibles et assurer que la donation respecte les droits de tous les héritiers.

3. Ce que vous transmettez exactement : pleine propriété ou droits démembrés

Lorsqu’un donateur réalise une donation simple de parts de SCPI, il doit choisir s’il souhaite transférer la pleine propriété ou seulement certains droits. Cette décision a des conséquences directes sur la transmission du patrimoine, la perception des revenus et la fiscalité.

La pleine propriété

Donner la pleine propriété signifie que l’enfant ou le bénéficiaire devient entièrement propriétaire des parts. Il reçoit à la fois les droits de vote dans la société de gestion et les revenus potentiels générés par l’immobilier détenu par la SCPI. Le donateur n’a alors plus de droit sur ces parts après l’acte. Ce choix correspond souvent à une stratégie claire de transmission définitive, intégrée à une succession classique.

Le démembrement

Une alternative fréquente consiste à mettre en place un démembrement. Dans ce cadre, le donateur peut céder seulement la nue-propriété des parts tout en conservant l’usufruit. L’usufruitier continue ainsi à percevoir les revenus potentiels distribués par la SCPI et conserve une certaine maîtrise de la gestion. Au décès de l’usufruitier, l’enfant nu-propriétaire devient automatiquement plein propriétaire, sans droits fiscaux supplémentaires. Ce mécanisme est parfois désigné sous le terme de donation avec réserve d'usufruit.

Le démembrement peut aussi s’envisager en sens inverse : le donateur transmet l’usufruit temporaire à un proche, permettant à ce dernier de bénéficier des revenus potentiels pour un temps donné, tandis que le propriétaire initial garde la nue-propriété. Cette formule peut répondre à des besoins ponctuels, par exemple aider un enfant sur une période de vie spécifique, sans céder définitivement la valeur de son patrimoine immobilier.

4. Les étapes concrètes d’une donation simple de parts de SCPI

Mettre en place une donation simple de parts de SCPI nécessite de respecter un certain nombre d’étapes.

Vérifier le cadre

Avant toute transmission, il faut consulter les statuts de la société de gestion. Certaines SCPI prévoient des conditions particulières pour céder ou donner des parts. Rappelons-le, la liquidité des parts de SCPI n’est pas garantie, et les modalités de retrait ou de cession dépendent du fonctionnement interne de la société.

Choisir la forme

Le donateur doit ensuite définir s’il transmet la pleine propriété ou s’il opte pour un démembrement. La donation en pleine propriété transfère immédiatement les droits et les revenus au nouveau propriétaire. En revanche, un démembrement, qu’il soit viager ou temporaire, permet de séparer l’usufruit et la nue-propriété.

Passage chez le notaire

Le recours à un notaire, vivement conseillé, permet de sécuriser juridiquement l’acte et d’éviter des contestations ultérieures entre héritiers. Le notaire se charge ainsi d’enregistrer la donation, de vérifier les abattements fiscaux applicables selon l’âge du donateur et le lien de parenté, et de rappeler les droits de chacun. Contrairement à un simple don manuel, la donation notariée offre une meilleure traçabilité et une sécurité accrue pour la gestion du patrimoine.

Enregistrement et formalités fiscales

Toute donation de parts de SCPI doit être déclarée à l’administration fiscale. Le calcul des droits de donation dépend du montant transmis, de la situation familiale et des abattements légaux en vigueur.

L’administration calcule ensuite la base taxable, notamment en cas de donation avec démembrement, et applique le barème prévu par la loi.

Mise à jour auprès de la société de gestion

Une fois l’acte signé et enregistré, la société de gestion de la SCPI doit être informée de la nouvelle répartition des droits. Selon la forme choisie, les revenus immobiliers seront versés à l’usufruitier ou au nouveau propriétaire, et les droits de vote lors des assemblées générales seront exercés en conséquence.

5. Fiscalité de la donation

La fiscalité joue un rôle central lorsqu’il s’agit de transmettre des parts de SCPI. Le donateur et le bénéficiaire doivent comprendre que chaque acte de donation entraîne des conséquences fiscales précises, encadrées par le droit en vigueur.

Abattements et barème

Le système fiscal prévoit des abattements qui varient en fonction du lien de parenté entre le donateur et le donataire. Concrètement, un abattement s’applique sur le montant transmis, et seuls les euros dépassant ce seuil sont soumis au barème progressif des droits de donation.

À titre d’exemple, pour une donation en ligne directe (parent-enfant), l’abattement applicable est de 100 000 € par parent et par enfant, renouvelable tous les 15 ans. Au-delà de ce montant, les sommes transmises sont soumises au barème progressif des droits de donation : de 5 % jusqu’à 45 % selon les tranches.

Démembrement et base taxable

En cas de démembrement, la valeur des droits transmis dépend de la répartition entre usufruit et nue-propriété. Le fisc utilise un barème légal tenant compte de l’âge de l’usufruitier.

Par exemple, plus l’usufruitier est âgé, plus la nue-propriété a de valeur aux yeux de l’administration. Cela a une incidence directe sur les droits fiscaux à payer au moment de la donation.

Le rôle du notaire

Le notaire accompagne les familles pour appliquer correctement les règles fiscales, calculer les droits et enregistrer l’acte. Il s’assure que la donation respecte les règles juridiques. Grâce à son expertise, il aide à sécuriser la transmission des parts de SCPI et à éviter toute contestation future entre héritiers.

6. Trois cas d’usage

Pour mieux comprendre comment fonctionne une donation simple de parts de SCPI, il peut être pertinent d’illustrer le cadre juridique et fiscal par quelques situations concrètes.

Donation simple en pleine propriété à un enfant

Dans ce premier scénario, le donateur décide de transmettre immédiatement la pleine propriété de ses parts de SCPI à son enfant. Le bénéficiaire devient alors pleinement propriétaire et perçoit directement les revenus potentiels issus de l’immobilier géré par la société.

Ce choix peut correspondre à une volonté d’aider un héritier à constituer son propre patrimoine ou à préparer plus sereinement la succession classique. Toutefois, il faut garder en tête que le donateur perd définitivement ses droits et qu’il ne dispose plus d’aucun contrôle après l’acte.

Donation de la nue-propriété

Dans ce deuxième cas, le donateur choisit de transmettre seulement la nue-propriété des parts. Il conserve l’usufruit et continue de percevoir les revenus potentiels de la SCPI jusqu’à son décès.

L’enfant, en tant que nu-propriétaire, devient automatiquement propriétaire à part entière au moment du décès, sans avoir de droits supplémentaires à régler. Ce mécanisme s’appelle aussi « donation avec réserve d'usufruit » et constitue une stratégie intéressante pour optimiser sa fiscalité et organiser la répartition de son patrimoine, tout en conservant des revenus réguliers de son vivant.

Rappelons-le : le fisc évalue la valeur de la nue-propriété et de l’usufruit en fonction de l’âge du donateur, ce qui influe sur le montant des droits de donation.

Donation d’usufruit temporaire ou viager

Un troisième schéma consiste à transmettre l’usufruit seulement, de manière temporaire ou viagère. Dans ce cas, le bénéficiaire reçoit les revenus potentiels de la SCPI pendant une durée fixée à l’avance ou jusqu’à la fin de la vie du donateur. Ce type de donation peut être utilisé pour aider ponctuellement un enfant, par exemple pour financer ses études ou améliorer sa situation pendant quelques années. Le donateur reste nu-propriétaire et récupère la pleine propriété à l’expiration de l’usufruit temporaire.

Dans le cas d’un usufruit viager, la pleine propriété reviendra automatiquement au nu-propriétaire au décès de l’usufruitier.

Ces trois situations montrent que la donation simple de parts de SCPI n’est pas une opération uniforme : elle doit être pensée comme une véritable stratégie de gestion et de transmission, adaptée à la situation familiale, aux objectifs patrimoniaux et aux règles fiscales en vigueur. Le choix entre pleine propriété, nue-propriété ou usufruit dépend de la volonté du donateur, de l’âge des héritiers et de la manière dont on souhaite organiser son patrimoine immobilier pour optimiser sa succession.

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