Assurance vie

Le private equity dans l’assurance vie

Temps de lecture: 8 minutes

En bref :

Le private equity dans l’assurance vie peut attirer épargnants à la recherche de diversification et de rendement, mais il demande une vraie compréhension des risques.

  • Le private equity est un investissement dans le capital d’entreprises non cotées, accessible via certaines unités de compte.
  • Il permet de diversifier un contrat d’assurance vie au-delà des fonds en euros et des placements traditionnels.
  • Son objectif : soutenir la croissance des entreprises et rechercher une performance potentielle plus élevée.
  • Il s’adresse aux investisseurs patients, prêts à immobiliser leur épargne plusieurs années.
  • Les risques existent : faible liquidité, frais élevés, incertitudes sur les performances.
  • Mieux vaut y consacrer une part limitée de son patrimoine, adaptée à son profil et à sa stratégie.

L’assurance vie reste l’un des placements préférés des épargnants français, notamment grâce à sa souplesse et à sa fiscalité spécifique. De plus, aujourd’hui, les contrats d’assurance s’enrichissent d’une offre plus large de placements financiers, incluant notamment le private equity, une forme d’investissement dans le capital d’entreprises non cotées. Ces supports peuvent être accessibles au travers des unités de compte, aux côtés d’autres produits tels que les OPCVM, les SCPI, les SCI, les ETF, les produits structurés, les fonds obligataires, les actions ou encore les OPCI. L’objectif de cette diversification ? Ouvrir de nouvelles perspectives de croissance et de rendement, tout en ayant malgré tout conscience des risques et des conditions de détention.

-

2. Qu’est-ce que le private equity ?

Le private equity, souvent traduit par capital-investissement, désigne un type d’investissement qui consiste à entrer au capital d’entreprises non cotées sur les marchés financiers. Contrairement aux placements en actions, qui concernent des sociétés présentes en Bourse, le private equity vise des entreprises en phase de développement, de transmission ou de croissance. Cet investissement permet ainsi de soutenir directement l’économie réelle, en finançant des projets d’innovation, de création d’emplois ou de reprise d’entreprise.

Dans le cadre d’un contrat d’assurance vie, le private equity prend généralement la forme de fonds spécialisés proposés dans la partie en unités de compte. Ces fonds peuvent investir dans différentes classes d’actifs non cotés, selon la stratégie retenue par la société de gestion. L’épargnant devient alors indirectement investisseur dans des entreprises variées, par l’intermédiaire du contrat d’assurance, sans avoir à gérer lui-même la sélection ni la valorisation des participations.

Les fonds de private equity peuvent suivre plusieurs stratégies : le capital-développement vise à financer la croissance d’une entreprise déjà rentable, tandis que le capital-transmission, par exemple, permet d’accompagner un changement d’actionnaires. Certains fonds investissent également en capital-risque, en soutenant de jeunes entreprises innovantes au fort potentiel, mais présentant aussi davantage de risques.

Le private equity se distingue par sa durée de détention plus longue que celle des placements traditionnels : il s’agit souvent d’un horizon d’investissement de plusieurs années, voire d’une dizaine d’années. Cette durée s’explique par la nécessité de laisser le temps aux entreprises de croître avant d’envisager une revente. Pour les investisseurs, la contrepartie de ce manque de liquidité est la recherche d’un rendement plus élevé sur le long terme, bien que les performances ne soient jamais garanties.

Pour un épargnant, comprendre le private equity dans l’assurance vie, c’est donc comprendre que cet actif ne vise pas la sécurité du fonds en euros, mais la recherche d’une performance liée à la croissance d’entreprises. Ce placement doit être envisagé comme une composante complémentaire du portefeuille global, intégrée à une stratégie patrimoniale équilibrée, tenant compte du profil de risque, de la fiscalité et de la durée de détention adaptée.

3. Pourquoi intégrer du private equity dans un contrat d’assurance vie ?

Diversification du contrat d’assurance vie

Intégrer du private equity dans un contrat d’assurance vie permet d’élargir la gamme des investissements. Ces fonds investissent dans le capital d’entreprises non cotées, dont la croissance ne dépend pas directement des marchés financiers. Cette caractéristique favorise la diversification du portefeuille, car les performances du private equity peuvent évoluer différemment de celles des actions cotées, des fonds obligataires, ou d’autres produits comme les OPCVM, les ETF, les SCI, les produits structurés, les SCPI, ou autres.

Or, rappelons-le : la diversification réduit le risque global en répartissant les investissements sur plusieurs types d’actifs, secteurs et durées de détention.

Un potentiel de rendement sur le long terme

Le private equity s’adresse aux investisseurs qui acceptent un horizon long et une moindre liquidité. En contrepartie, ce type d’investissement peut offrir un rendement potentiel supérieur à celui d’autres placements plus sécurisés.

Les performances passées du private equity ont souvent montré une certaine régularité sur la durée, notamment dans les fonds bien diversifiés. Toutefois, il est essentiel de rappeler que ces performances ne sont jamais garanties et peuvent varier selon la conjoncture, la qualité de la gestion, la sélection des entreprises et l’évolution des marchés.

Un horizon long favorable à la stratégie patrimoniale

L’assurance vie est, par nature, un placement de long terme. Le private equity s’intègre donc logiquement dans ce cadre, car il repose sur des cycles d’investissement longs, souvent de plusieurs années. Cette durée permet aux fonds de suivre l’évolution des entreprises financées, de les accompagner dans leur croissance et de maximiser la valeur créée lors de la revente.

Un cadre fiscal spécifique

Comme pour les autres supports d’assurance vie, les gains générés par le private equity bénéficient du cadre fiscal spécifique de ce placement, notamment après huit ans de détention. Ce cadre est défini par la loi et permet aux épargnants de profiter d’une fiscalité dégressive en fonction de la durée du contrat. De plus, la fiscalité applicable reste identique à celle des autres supports d’assurance vie, ce qui simplifie la gestion pour les investisseurs.

4. Les contraintes et les risques à connaître

Liquidité et horizon long

Le private equity repose sur des investissements réalisés dans le capital d’entreprises qui ont besoin de temps pour se développer, améliorer leur rentabilité et créer de la valeur. C’est pourquoi la durée moyenne d’un fonds de private equity s’étend souvent sur plusieurs années, généralement entre huit et douze ans minimums. Durant cette période, les capitaux sont immobilisés et la liquidité est faible.

Pour un investisseur ou un client ayant un profil prudent, il faut donc accepter que la valeur du placement ne soit pas disponible à tout moment. Contrairement à d’autres supports plus liquides comme les ETF ou les actions, le private equity ne permet pas de sortie rapide.

Variabilité des performances et incertitudes

Les performances du private equity peuvent varier fortement d’un fonds à l’autre. Si certains fonds affichent de bons rendements, d’autres peuvent subir des contre-performances importantes. Les entreprises financées peuvent rencontrer des difficultés, voire disparaître, ce qui rend la performance finale incertaine.

De plus, la valorisation des actifs non cotés est plus complexe que celle des actions cotées. Les prix ne sont pas déterminés par un marché public, mais par des évaluations internes réalisées par une société de gestion. Cette méthode implique une part d’estimation, ce qui peut accroître les risques de décalage entre la valeur affichée et la valeur réelle.

Enfin, les frais associés au private equity (frais d’entrée, de gestion, de performance) sont également plus élevés que ceux des placements classiques. Or, ces coûts peuvent réduire la rentabilité nette pour l’investisseur, surtout si la performance des entreprises sous-jacentes est modeste.

Risque de sur-exposition et mauvaise adéquation au profil

Le private equity ne doit représenter qu’une part raisonnable d’un portefeuille global. Consacrer une portion trop importante de son capital à cette classe d’actifs pourrait déséquilibrer le patrimoine et accroître la vulnérabilité face aux aléas économiques. L’équilibre entre les différentes classes d’actifs (fonds en euros, actions, immobilier, etc.) est essentiel pour maîtriser le risque global.

5. Comment intégrer le private equity dans un contrat d’assurance vie ?

Intégrer le private equity dans un contrat d’assurance vie demande une approche réfléchie et adaptée au profil de chaque investisseur. Ce type d’investissement ne se décide pas sur un simple critère de rendement : il s’inscrit dans une gestion de patrimoine globale, où la durée, la diversification et la compréhension des risques sont essentielles. L’objectif est de tirer parti du potentiel de croissance du capital-investissement tout en maintenant une cohérence avec une stratégie financière de long terme.

Choix du contrat et des unités de compte

Tous les contrats d’assurance vie ne proposent pas d’accès au private equity. Il faut donc vérifier si le contrat inclut une gamme de supports en unités de compte intégrant des fonds de private equity.

Par ailleurs, avant toute souscription, il convient d’étudier attentivement les conditions du contrat : montant minimal d’investissement, frais d’entrée et de gestion, durée recommandée, et modalités de sortie.

La part de private equity dans un portefeuille doit rester mesurée.

L’horizon, le profil et la diversification

Le private equity étant un placement de long terme, il s’adresse surtout aux investisseurs disposant d’un horizon d’investissement d’au moins huit à dix ans. Cette durée permet aux fonds d’accompagner la croissance des entreprises financées et d’espérer une meilleure performance. Cependant, cette recherche de rendement doit toujours s’accompagner d’une gestion prudente du patrimoine.

Parallèlement, la diversification reste la clé d’une bonne gestion. Répartir les investissements entre plusieurs types d’actifs et de secteurs permet d’atténuer les aléas des marchés. Chaque investisseur doit s’assurer que son allocation reste adaptée à son profil, à ses objectifs de revenu et à son appétence au risque.

Le suivi et la compréhension des conditions

Souscrire à un fonds de private equity via une assurance vie ne se limite pas à la signature du contrat. Il faut également suivre la vie du placement, comprendre ses caractéristiques et rester informé des évolutions. Avant tout investissement, il est indispensable de lire la documentation : stratégie d’investissement, objectifs, frais, durée de blocage éventuelle, et modalités de sortie.

Les performances du private equity ne se mesurent pas de façon immédiate. Elles s’expriment souvent sur la durée, lorsque les entreprises financées arrivent à maturité. Le potentiel de gain est donc étalé dans le temps, et la performance finale dépend du succès des entreprises sous-jacentes. Les investisseurs doivent garder à l’esprit que la valeur du placement peut fluctuer avant d’être définitivement réalisée.

Enfin, en cas de besoin de rachat anticipé, de succession ou de transmission, il est recommandé de consulter l’assureur pour connaître les conséquences fiscales et financières d’une telle opération.

Le private equity dans l’assurance vie ouvre une nouvelle voie pour les épargnants souhaitant donner plus de sens et de dynamisme à leur épargne. En participant au financement d’entreprises en croissance, cet investissement allie diversification et potentiel de performance, tout en s’inscrivant dans une gestion patrimoniale à long terme. Toutefois, comme tout placement, il comporte des risques et nécessite du temps.