Assurance vie

Le risque de perte en capital dans l'assurance vie

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En bref

L’assurance vie peut offrir un bon équilibre entre sécurité et rendement, mais elle comporte aussi un risque de perte en capital dès que l’on investit dans des supports exposés aux marchés financiers :

  • Le capital est garanti (après paiement des frais) uniquement dans le fonds en euros.
  • Les unités de compte (épargne en actions, en obligations et en immobilier) peuvent faire varier la valeur du contrat, selon la performance des actifs sous-jacents.
  • Les frais, le niveau de risque choisi et l’horizon influencent fortement le résultat final de l’assurance vie.

L’assurance vie est l’un des placements préférés des Français, appréciée pour sa souplesse et sa capacité à faire évoluer l’argent sur le long terme. Mais derrière cette apparente simplicité se cache une réalité importante : selon les “supports” choisis, il existe des risques, à commencer par une possible perte en capital , ce qui signifie que l’investissement peut, dans certaines circonstances, ne pas garantir la restitution intégrale de votre capital initial.

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2. Les différents supports dans une assurance vie

Comprendre les différents supports proposés dans une assurance vie permet de mieux évaluer le risque. En effet, chaque contrat d’assurance vie peut combiner plusieurs formes d’investissement, chacune ayant son fonctionnement, son niveau de volatilité et ses objectifs. Cette diversité explique pourquoi l’assurance vie n’est pas un produit unique, mais un placement modulable selon l’horizon, le patrimoine, les actes de gestion souhaités et l’exposition aux marchés financiers que l’épargnant est prêt à accepter.

Le fonds en euros, un support sécurisant pour le capital (hors frais)

Le fonds en euros est un support proposé par la plupart des assureurs. Il repose sur un portefeuille d’actifs majoritairement constitué d’obligations, complété parfois par de l’immobilier ou d’autres produits financiers à faible volatilité . L’assureur pilote la gestion et applique une garantie du capital (hors frais), ce qui signifie que les sommes investies ne subissent pas les variations directes des marchés.

Le fonctionnement repose sur un mécanisme appelé effet cliquet : chaque année, les intérêts générés sont définitivement acquis et intégrés au capital, offrant une performance cumulative qui ne revient pas en arrière. Même si les taux évoluent au fil du temps, l’épargnant bénéficie ainsi d’une protection appréciée en période d’incertitude.

Ce support est souvent considéré comme le moins risqué dans un contrat d’assurance vie. Il convient ainsi aux profils prudents.

Les fonds en euros peuvent toutefois offrir un rendement modéré, notamment lorsque l’inflation progresse, mais ils restent un pilier important des contrats d’assurance vie multisupports.

Les unités de compte, un potentiel de rendement supérieur mais davantage de risques

Les unités de compte représentent un autre type de support, très différent du fonds en euros. Ici, l’argent investi est orienté vers des placements variés : actions, obligations, immobilier, SCPI, produits financiers diversifiés... Ce fonctionnement expose plus directement aux marchés et implique une volatilité parfois notable.

Dans ce cadre, ce n’est pas le capital initial qui est garanti : seule la quantité d’unités achetées reste fixe. Leur valeur , quant à elle, dépend du marché et peut évoluer à la hausse comme à la baisse , en fonction des performances financières des actifs (placements) qui composent ces supports. Autrement dit, une bonne performance peut améliorer le rendement du contrat, mais une baisse des marchés peut entraîner une perte partielle du capital investi.

Cette incertitude explique pourquoi les unités de compte s’adressent plutôt à des profils acceptant un niveau de risques plus élevé et capables d’envisager un horizon d’investissement long.

Contrats monosupport et contrats multisupport

Il existe deux grandes familles de contrats dans l’assurance vie : les contrats monosupport et les contrats multisupport.

  • Le contrat monosupport repose uniquement sur un fonds en euros . L’épargne est donc investie dans un support sécurisé et bénéficie de la garantie du capital (hors frais). Ce type de contrat s’adresse aux personnes recherchant avant tout la stabilité, la préservation de l’argent investi et un fonctionnement simple, sans arbitrages.
  • Le contrat multisupport, quant à lui, combine fonds en euros et unités de compte. Il permet d’ajuster la répartition selon les objectifs, l’horizon de placement, le niveau de risque accepté et la stratégie financière choisie. Un épargnant peut ainsi répartir son capital entre sécurité et recherche de rendement, avec la possibilité de modifier la gestion de son assurance vie au fil du temps.

3. Pourquoi le capital peut-il être perdu ou diminué ?

Les fluctuations des marchés financiers

Les marchés influencent fortement les supports en unités de compte. Lorsque les actions, les obligations ou l’immobilier évoluent à la baisse, la valeur des investissements peut donc diminuer. Cette exposition aux actifs financiers crée une forme de volatilité (de variation de valeur) que chaque épargnant doit accepter. Les performances dépendent du contexte économique, des taux, des entreprises ou du dynamisme du marché immobilier.

De plus, le défaut d'entreprise peut aussi impacter la valeur des actifs détenus. Il s’agit d’un risque exceptionnel dans le cadre de l’assurance vie. Si l’assureur rencontre de graves difficultés financières, il peut ne plus être en mesure de garantir le remboursement des fonds investis par les épargnants. Bien que ce scénario soit rare, il existe des mécanismes de protection, comme le Fonds de Garantie des Assurances de Personnes, qui peuvent intervenir pour indemniser les clients dans certaines limites.

Le moment du retrait et l’effet sur le capital

Si l’épargnant effectue un rachat pendant une période défavorable , il peut récupérer moins d’argent que ce qu’il a investi. La perte devient alors réelle. Ce risque est plus marqué lorsque l’horizon de placement est court, car les marchés ont moins de temps pour compenser une baisse.

L’impact des frais sur le rendement global

Les frais d’entrée, de gestion ou d’arbitrage influencent directement la performance du contrat. Lorsqu’ils sont élevés, ils peuvent réduire le rendement ou accentuer une perte, notamment quand les actifs affichent des performances modestes.

Si une certaine complexité de compréhension peut parfois exister sur l’assurance vie, il est indispensable de comprendre la fonction de ces frais avant toute souscription.

Une allocation inadaptée ou trop concentrée

Le choix des supports doit rester cohérent avec le profil et les objectifs de l’épargnant. Une exposition trop importante aux unités de compte sans diversification peut accroître les risques, car tous les actifs n’évoluent pas de la même façon différemment selon les marchés.

Le risque immobilier, par exemple, peut peser différemment que les variations de valeurs de certaines actions. L’idée est donc de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

Par ailleurs, toutes les zones géographiques ne connaissent pas les mêmes cycles. De plus, dans certains contrats internationaux, un risque de change peut également exister, notamment lorsque des actifs sont investis hors de la zone euro.

L’horizon de placement et l’exposition au risque

Les investissements en unités de compte sont conçus pour le long terme. Sur une durée courte, la volatilité peut générer des pertes. Un horizon trop court expose davantage au risque , car les actifs n’ont pas le temps d’absorber les fluctuations.

Risques spécifiques et situations exceptionnelles

Comme tout placement financier, l’assurance vie peut être confrontée à des risques annexes. Certains contrats, par exemple, peuvent présenter une restriction d'âge pour certaines options de gestion. Parce que tous les contrats sont différents, il est important de bien lire les documents et de comparer chaque élément avant toute souscription.

4. Comment évaluer ou limiter le risque de perte en capital ?

Diversifier les supports pour réduire l’exposition aux marchés

La diversification consiste à répartir son argent entre différents supports : fonds en euros, unités de compte investies en actions, obligations, immobilier, SCPI ou autres actifs financiers. Comme évoqué précédemment, chaque catégorie réagit différemment selon le marché, ce qui permet de l imiter l’impact d’une baisse isolée. Une gestion diversifiée contribue à répartir le niveau de risques et peut améliorer le rendement à long terme. Cette approche aide à mieux faire face aux périodes de volatilité.

Adapter la stratégie à son profil et à son horizon

Un contrat d’assurance vie doit avant tout correspondre au profil de l’épargnant . Un profil prudent ou un horizon court pourra privilégier les fonds en euros, où la garantie du capital (hors frais) offre une meilleure stabilité. À l’inverse, un profil acceptant davantage de risques et ayant un horizon long pourra intégrer plus d’unités de compte pour rechercher une performance supérieure et tenter de compenser l’inflation.

Une stratégie équilibrée repose sur la clarté des objectifs et la cohérence du niveau de risque accepté.

Réaliser un suivi régulier du contrat

Un contrat d’assurance vie évolue au fil du temps. Les marchés changent, les performances des supports varient et les objectifs peuvent se transformer. Il est donc utile de suivre la gestion de son contrat, d’analyser ses performances et, si besoin, d’ ajuster la répartition entre supports . Cette gestion doit toutefois rester progressive, sans chercher à anticiper précisément les mouvements du marché et sans agir avec précipitation.

Comprendre les frais et leurs effets sur le rendement

Les frais d’entrée, de gestion, de sortie ou d’arbitrage influencent directement la performance financière. S’ils sont trop élevés, ils peuvent réduire le rendement net ou amplifier une perte, surtout lorsque les marchés sont moins favorables. Avant d’investir, il est donc important d’ identifier leur fonction, leur niveau et leur impact potentiel selon les supports choisis.

Souvenez-vous que tous les contrats d’assurance vie ne se valent pas. Les frais doivent toujours être appréciés au regard du rendement espéré : des frais élevés peuvent parfois se justifier lorsqu’ils s’accompagnent de performances supérieures ou de services de gestion de qualité. Il convient donc de comparer les offres et d’analyser attentivement la relation entre les frais et le potentiel de rendement avant de s’engager.

Savoir que seule la partie en fonds en euros est garantie

Dans un contrat multisupport, seule la part investie en fonds en euros bénéficie d’une garantie du capital (hors frais). Toute somme placée en unités de compte est exposée aux actifs financiers et donc aux risques associés. Cette distinction essentielle doit être clairement comprise avant d’engager son argent. L’épargnant doit accepter la possibilité de fluctuations et construire son investissement en tenant compte de son horizon de temps, de sa tolérance aux baisses temporaires et de ses besoins futurs.

La réussite d’un contrat d’assurance vie repose sur l’adéquation entre ses caractéristiques et le profil de l’épargnant, une gestion attentive et régulière, ainsi qu’une bonne compréhension des frais et des garanties associées. Prenez donc le temps d’analyser vos besoins, de comparer les offres et d’ajuster votre stratégie au fil du temps.

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